Sahel  
ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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Vieux 08/06/2011, 22h13
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Par défaut Album : Dis-nous, vieux sage (Innid a yamγaṛ) [FR]

Dis nous, vieux sage…

Pourquoi le monde s’affole
L’erreur prime le discernement
Où s’arrêtera le fléau
Lorsque les hommes s’entretuent
Le ciel même a changé
Ceux qui se souviennent le disent

Dis nous vieux sage
Qu’est-il en train de se créer ?
On voit ce que les siècles ont bâti
Disparaître sans laisser d’empreinte
Au point que du meilleur
Ils nous demandent de nous détourner
Le mal s’impose et resplendit
Ils l’idolâtrent et le magnifient

Dis nous vieux sage
La justice qui prévalait est dévoyée
par l’arbitraire
Demeure t-il encore un souffle en elle
Ou n’en survit que le nom
La justice ne saurait régner
Lorsque nos gouvernants sont de ceux
qui l’ont oubliée

Dis nous vieux sage…
Le démuni gémit
Comment peut-il affronter la vie
Les nantis l’ignorent
Tous occupés à leur bonheur
Le sage observe
étonné de ce qui survient

Dis nous vieux sage…
Notre désir de beauté s’estompe
La saveur d’antan n’est plus
Amenuisée par l’excès de malheur
Oubliant jusqu'à son chemin
Aujourd’hui que nous le comprenons
Nous ne pouvons qu’en rêver
Dis nous vieux sage…
La force nous a abandonné

Cette force qui aurait changé les cours
Le jeune qui voit
Est démuni de sagesse
Il accorde valeur et importance
à ceux qui le jugent et le trahissent

Dis nous vieux sage…
A chaque purification, nous nous souillons
La paix venue nous nous entretuons
Comment se faire entendre
Par les délavés de mémoire
Qui de loin regardent
Et vénèrent qui les méprisent

Dis nous vieux sage…


Traduction : Ahmed Ammour

Dernière modification par Icerfan 08/06/2011 à 22h17
  #2  
Vieux 08/06/2011, 22h15
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Le vieux sage à dit
(Yenna-d umγaṛ)


Le vieux sage sollicité
Que nous révélera t-il?
Que nous a t il révélé.
Il dit: ce qui se produit
Même autrement
S'est jadis produit
Rien ne se crée.

Le ciel, telle une voûte
Recouvre le monde
Et l'observe depuis la création
Il a vu les jours bâtir les siècles
Il a vu ce qui fut
Il voit ce qui est.
Il a vu des Hommes
Tuer des Hommes
Il a vu les erreurs des Hommes
et voit les Hommes persister
dans l'erreur

Ce que le siècle érige
le siècle le défait
ce qui était le bien
devient le mal
Ce qui était le mal
devient le bien
la vie tourbillonne
et répartit ses donnes
ils nous disent
après le mélange tout se purifie
mais ne survient
que ce que nous ne désirions pas

Justice est mot
Compagnon de l'utopie
Combien la recherchent et ne
la trouvent jamais
L'arbitraire est ancestral
Il est à l'origine du monde
Il vit en vous
Nourri de votre peur

Le nécessiteux est à plaindre
Qui ne trouve le répit
Les affres le terrassent
Et lui minent sa carcasse
Le nanti est à plaindre
Il possède en excès.
Des biens qu'il détient
En devient aliéné
Le sage est à plaindre
Cerveau tourmenté
Ceux qui le voient
Ne le comprennent pas

Merveilleuse est la beauté
Pour celui qui est jeune
Il l'observe d'un autre regard
Elle attend que mûrisse
La portée du regard
Mais le jeune est ébloui
Et la beauté désespère.
La vieillesse venue
Il part à sa quête
Espérant la revoir
Mais l'espoir est vain

Quand la force est présente
La sagesse est absente.
Quand la sagesse est présente
La force s'est départie de nous
Les errements de la jeunesse
Forgent les regrets de la vieillesse
Ceci est, et sera
Et demeure incontournable
Qui a soif de paix
N'en discerne nulle trame
Qui possède la paix
En ignore la valeur

D'eau pure
vous vous lavez
L'eau est souillée
Et pourtant vous voilà purifiés
Vous souillez ceux
Qui vous veulent la pureté
Vous déliez les entraves
de ceux qui cultivent le mal
Pourquoi cherchez vous
à tout comprendre
demeurez donc ainsi
vous êtes comblés.



Traduction : Ahmed Ammour (?)
  #3  
Vieux 08/06/2011, 22h26
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Brasseurs de vent
(Asendu n waman)


Chaque ère inflige ses sévices
Ils surviennent et se succèdent.
Un malheur nous a t-il été épargné ?
Certains se remémorent
D’autres non.
Mais la tourmente a charrié
Les uns comme les autres.
Qu’advienne le souffle salvateur
Qu’advienne notre rémission.

Charge sur charge
Le fardeau se lestera
Le commun sera précieux
Le droit chemin se révélera sinueux
Une épreuve accomplie
Nous en engendrerons une autre.

Nous compliquons l’aise
Dès qu’ils nous faut voir
Nous baissons les yeux

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
Qui exigez le fruit
Toujours hors saison
Brassez le vent
O vous qui disposez du temps
Vous ne glanez nul fruit
Ne soulagez nulle peine
Ne fructifiez que nos tourments

Ils surviennent, promettent
Adviennent, omettent
Et disent : ainsi soleil.
Un écheveau démêle
Ils en intriguent un autre.
Ces bateleurs aiguisés
Haranguent la mort

O ceux qui ils disposent du temps
Brasseurs de vent
Pour votre crépuscule
Quelle couche vous attend
Brassez du vent
O vous qui disposez du temps
Il n’y aura ni couche
Ni rédemption
Vous ne fructifiez que nos malédictions

Par la mystification et la fourberie
Maîtrisez la horde
Parsemez alors l’intrigue
Maîtrisez la Nation
Combien même la vérité serait Une
Et que chacun se forge la sienne
Mieux vaut alors la facétie
A vos certitudes

Ce qui s’est produit
Façonné de vos mains
Rajoutant à votre avantage
Tout ce qui vous manquait

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
Sous quel spectre
Vous apparaît la vérité ?

La Vérité qui paraît comment la
Reçoivent-ils ?
Ils la perçoivent menace
Se l’arrogent, la fardent
La rajoutent aux mensonges
Déjà existants

Qui souffre de l’arbitraire
L’adopte à première occasion
Qui se targue de sagesse
S’en défait à première demande
Combien, avec les mots
Nous aimons défaire le monde
Alors que notre insanité
Etonne même les animaux.
Tous nous plaignons
La perversité de ce siècle
Mais qui veut redresser le monde
Commence par se lever

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
tant de contestataires
pour si peu de bâtisseurs
brassez du vent
O vous qui disposez du temps
enchevêtrés de toutes parts
vous ne daignez rien démêler
vous ne fructifiez que nos débâcles passés

Nous apprendrons tout
sans discernement
pour ceux a venir
nulle sente aisée
la découvrirant tout ainsi
tant l’existence est interminable
Nous ne serons plus de ce monde
Car l’existence de chacun est brève

Lorsque vous leur expliquerez
Ce qui les attend
Ajoutez l’espérance
Ainsi reverront-ils

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
Vous parodiez une histoire
Dont nous ne sommes que figurants
Brassez du vent
O vous qui disposez du temps
Déroulez votre tragédie
Vous l’interprétez à merveille
Mais quelle en sera la chute
Lorsqu’elle prendra fin.$


Traduction : Ahmed Ammour
  #4  
Vieux 08/06/2011, 22h28
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Hommages
(Cna n tejmilt)


Je décerne un vibrant hommage
A celui qui a dit :
Chaque matin le soleil se lève
Même si la brume le voile
Il s’élève dans le ciel
Sa route se compte en heures
Le soir venu il se couche
Et laisse place à la nuit.

Qui est il ?
Le plus grand parmi les grands
Et petit devant Dieu
Mesurez, modelez, cousez
Habillez le du nom qui vous plait
C’est bien lui que nous louons.

Je décerne un vibrant hommage
A celui qui a trouvé
Il a trouvé que la maladie nuit
Que le malade a besoin de son remède
Que l’affamé se révolte
Rassasié il s’apaise.
Que l’homme qui plante un arbre
En récolte les fruits

Qui est il ?
Le plus grand parmi les grands
Et petit devant Dieu
Mesurez, modelez, cousez
Habillez le du nom qui vous plait
C’est bien lui que nous louons.

Je décerne un vibrant hommage
A celui qui a compris
Que la trahison est traîtresse
La confiance meilleure
Il nous apprit à nous éventer
Durant les étés de canicule
Que le soleil est brûlant
Il nous apprend l’eau est mouillée

Qui est il ?
Le plus grand parmi les grands
Et petit devant Dieu
Mesurez, modelez, cousez
Habillez le du nom qui vous plait
C’est bien lui que nous louons.

Je décerne un vibrant hommage
A celui qui a inventé
Dans le jardin mangeant des nèfles
Étant de ceux qui créent
Jetant les noyaux sur un ‘chech’
Il inventa le jeu d’osselets
Depuis nous n’eûmes plus de soucis
Nous sommes devenus savants

Qui est il ?
Le plus grand parmi les grands
Et petit devant Dieu
Mesurez, modelez, cousez
Habillez le du nom qui vous plait
C’est bien lui que nous louons.

Je décerne un vibrant hommage
A ceux-la
Deux mille neuf cents années durant
Ont comptabilise nos déboires
S’ils ne nous l’avaient révélé
Nous ne saurions qui nous sommes
Alors dites nous à présent
A qui devons nous chercher querelle ?

Qui sont ils
Les plus grands parmi les grands
Et petit devant Dieu.
Mesurez, modelez, cousez
Habillez le du nom qui vous plait
C’est bien lui que nous louons.


Traduction : Ahmed Ammour
  #5  
Vieux 08/06/2011, 22h29
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Et s’ajoute un jour…
(Yerna yiwen was)


Levé aux aurores pour ton
Labeur quotidien aux champs
Jour que tu répètes à l’usure

Ton époque égrène tes jours
Au chapelet de tes oliviers et figuiers
Vois ton âge sur les rameaux
Au crépuscule tu te secoues
Las, tu rentres chez toi
Pour tout rependre le lendemain.

Et s’ajoute un jour à tes jours
Qui te rapproche du précipice
D’un autre jour
soustrait à ton existence.

O bête de labeur que l’on extrait
Le matin de son étable
Rejoindre le frère sous le joug

Tu ajoutes un jour aux jours
Pour toi tous les semblables
Pluie, soleil ou brume

Le soir, à ton gîte habitué
Le foin n’aura que le goût amer
De ton harassement
Et s’ajoute un jour à tes jours
Qui te rapproche de l’immolation
D’un autre jour
Où tu connaîtras le témoignage
De leur reconnaissance

Tu t’éveilles au son du pécule
Chaque minute à son cours
Le temps n’est pour toi qu’une denrée

Tu es de ceux qui commercent
Chaque jour dispense ses richesses
Ton destin est l’Avoir
Et tes comptables, le soir
Rabattent chacun leur compte
Apprêtent tes affaires du
lendemain

Et s’ajoute un jour à tes jours
Qui te rapproche du précipice
D’un autre jour
Où tu laisseras tes biens

Comment t’apparaît le monde
Te considérant au dessus de tous
Seul à avoir raison

Quand tu t’éveilles aux aurores
Tu trompes le soleil qui se lève
Tu te trompes là où tu ne le dois pas

La politique « tiserlit »
Tu la nommes comme il te plaît
Mais te lâchera le soir venu

Et s’ajoute un jour à tes jours
Qui te rapproche du précipice
D’un autre jour
Où tes calculs cesseront

Affligé par ce dont tu es témoin
Tu refuses de te taire
Tu harangues, tu invectives

Levé depuis l’aube
Qui sait si tu as dormi de la nuit
Qui se soucie de ton existence

Ereinté quand survient le soir
O poète, tu es à plaindre
Qui sait s’ils ont perçu ton souffle

Et s’ajoute un jour à tes jours
Qui te rapproche du précipice
D’une autre jour
Où tes sanctifieront ton nom


Traduction : Ahmed Ammour
  #6  
Vieux 08/06/2011, 22h35
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A Dda Yidir

Rapproche les tisons du brasier
Le feu est patient
Il ne demande qu’à grandir
Les bois ressent la brûlure
Impuissant
Les trahisons lui interdisent tout recul
Consumé, il devient cendre
Il rejoint les champs
Engrais pour de nouveaux arbres

Ô dda Ydir
Du plat nous faisons des ravins
Ceux qui chutent nous les y précédons
Nous nous surpassons dans le pire

Ô dda Ydir
Nous n’évoluons qu’à reculons
Incapables de bien faire
Adeptes de ce qui nous détruit

Ô dda Ammar
Notre conduite est désastre
Nous mène aux pires impasses
Que nous oublions en en sortant
Même en choisissant
Nous tombons sur le mauvais voisin
Nous cherchons qui nous en libèrera
Et aussitôt libres, nous lui en voulons
Nos choix
Deviennent épines
Précédant nos pas
Mais cultivons toujours l’oubli

Ô dda Hammou
Pourquoi ce refus de guérir
Ni paralysés, ni animés
Nos rêves se soldent par des cauchemars
Et le mauvais sort
De génération à une autre nous attend
Ne voulant nous oublier
Se sentent bien en nous
La couche est douce
Nous lui faisons son lit
Insatiable il nous dévore
Assoiffé, de nous il s’abreuve

Ô dda Achour
Nous mourons sans arrêt du destin
Nous prêtons le flanc aux trahisons
Et dupés par le premier venu
Nous ne savons que dire
Qui nous préservons nous fait du tort
A force d’être désemparés
Nous égarons le bons sens
Nous vivons sous l’arbitraire
Nous avons eu raison
De rivières en crue
Et un ruisseau nous a emporté

Ô dda Youcef
Quand nous nous croyions arrivés
Notre page était déjà tournée
Devant nous enlevée par le vent
Les uns meurent
Les autres héritent au grand jour
Eliminent tout obstacle
Et ne reste que l’orphelin en larmes
Le compte est clos
Le meilleur, le rusé l’a pris
Ne nous reste qu’une colline ou deux
Et le mauvais sort à nous partager

Ô dda Kaci
Même si las de questionnement
Pourquoi ne veut pas s’éteindre
Notre ami, ce feu de l’été
On ne sait d’où
Commencement les fissures
Nous favorisons l’éclatement
Nos unions finissent en querelles
Cette fraternité
Prônée par chacun
Fond comme neige au soleil
Partie sans espoir de retour

Ô dda Mokrane
Les esprits s’enflamment
Les cerveaux s’émoussent
Et la raison devient soucis
Répondant aux sifflets
Sans crainte ni question
Sans certitude du chemin
Menés tel un troupeau
Piqués au vif
Aveugles même voyants
Sourds à toute vérité
Et c’est d’eux que nous espérons le salut

Ô dda Aïssa
Lorsque la paix nous sollicita
Par méconnaissance et crainte
Nous en avons fait l’ennemie
Ignorants, nous croyons
Que les chaos est aussi paix
Chaos, ce compagnon de naissance
Que nous chérissons, craignant qu’il
nous quitte

Nous l’avons comme bien
Nous l’élevons jalousement
Nous lui avons fermé les portes
Pour qu’il vive parmi nous

Ô dda Ali
On ferme toute porte qui s’ouvre
Celui qui veut nous relever
Nous le mettons à terre
Depuis toujours
Nous déjeunons de tracas
Et nous dînons de coups
Nous brisons les braves parmi nous
Quelle est l’issue
Ceux, sensés œuvrer
Inactifs, de loin attendent
Les miracles d’une bonne étoile

Traduction : Ahmed Ammour
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