Sahel  
ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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  #1  
Vieux 17/06/2011, 18h56
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Par défaut Album : Trois jours (Telt yam) - [FR]

Ton firmament
(Igennim)


Que mes os de leur moelle se vident
moelle chassée par le chagrin
je le jure sur ceux qui vous ont conduit ici !
je suis tel un coteau de rivière
emporté par un éboulement
que les eaux entraîneraient vers l’amont

ton ciel enfievré
demeure incompréhensible
soudain couvert d’un voile
retenant lumière et pluie
incertain et douteux
il empêche le soleil de paraître

tu dis «non» quand je dis «oui»
ne sachant toujours pas
qui de nous deux a raison,
sur ton cœur de silex
je souhaite poser une mine
pour qu’enfin il explose

si mon endurance porte son fruit
qu’est-il advenu ?
voyons comment sont allées les choses.
si tu as bien perçu mes paroles
pourras-tu me les répéter
j’ai échangé de l’or pour de la férule.

puisque le vent t’a ramenée
et près de moi t’a déposée
j’ai pris un louis pour obole.
rapporte des bruyères
pour bien nettoyer mon cœur
de biens vils mots tu l’allègeras

mes efforts sont restés vains
même si l’honneur me commande
incertains me paraissent les chemins.
je crains le lever du jour
malgré moi je frissonne
de ce qu’affrontent mes yeux…

que mes os de leur moelle se vident
moelle chassée par le chagrin
je le jure sur ceux qui vous ont conduit ici !
je suis tel un coteau de rivière
emporté par un éboulement
que les eaux entraîneraient vers l’amont...


Moh Cherbi et Arezki Khouas
  #2  
Vieux 17/06/2011, 18h58
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Fossoyeur
(Win iqazen iẓekwa)



Fossoyeur,
contre mon gré, je souffre,
j'ai une chose à te demander,

allons en un lieu,
inconnu de tous,
sauf de ceux qu'une peine éprouve,

beaucoup l'ont cherché,
sans le trouver à ce jour,
mais moi, je sais où il se trouve,

la lumière nous inonde,
allons, hâte-toi,
ouvre-moi la tombe,

mon destin s'appelle "à quoi bon !"
cherche où on l'a enseveli,
son nom est inscrit sur la dalle,

de grâce, déterrons-le
et voyons
s'il est consumé ou pas encore pourri...

Fossoyeur,
allons déterrer
mon destin perdu sans laisser de traces,
je sais l'endroit où il est enseveli...

C'est un souvenir d'enfance,
je n'oublierai jamais ce jour,
où on l'a emporté sans linceul,
par delà le col,
sans les prières de marabouts,
sans les larmes des vivants,
c'était mon destin disparu,
enterré tout jeune, pauvre de lui...

fossoyeur,
allons déterrer
mon destin perdu sans laisser de traces,
je sais l'endroit où il est enseveli...

Au cimetière, parmi les tombes,
un jour en apparaîtra la trace,
je m'y rendais à tout moment,
pour passer les heures chaudes près de lui,
les passants disaient :
"pauvre de lui ! Son destin est mort
que lui reste-t-il maintenant ?
qu'a-t-il comme viatique ?"

fossoyeur,
allons déterrer
mon destin perdu sans laisser de traces,
je sais l'endroit où il est enseveli...

Mais peut-être reste-t-il encore quelque vie en lui ?
si j'enlève la terre qui le couvre,
peut-être ses yeux verront-ils le soleil ?
qui sait ce que les jours ont fait de lui ?
s'ils ont laissé battre son coeur ?
si je trouve ses os réduits en poussière,
enterrez-moi à sa place...

fossoyeur,
allons déterrer
mon destin perdu sans laisser de traces,
je sais l'endroit où il est enseveli...


T. Yacine
  #3  
Vieux 17/06/2011, 19h03
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A tort tu m’as condamné
(Ṣeḍlemḍ-iyi)

A tort tu m’as condamné
Et même si j’ai eu tort, ce fut involontaire.
Pardonne-moi, comme je t’ai pardonné,
Oh ! toi qui m’es si chère,

Notre amour cautérisé,
Dans l’âtre s’est brûlé.
Enfoui, de bois recouvert,
Pour que nul ne l’éteigne.
Une fumée dans le ciel s’élèvera,
Et les nuages atteindra.
Son feu laissera des cendres,
Que le vent emportera.

Emportés par le vent, ces cendres
Devant ta maison seront semées.
Des roses fleuriront,
Images de ta beauté.
Moi, en nuage me transformerai,
Du ciel, te saluerai.
L’herbe sera ta couche,
Et le ciel ta couverture.

Un arc-en-ciel se dessinera,
A la rose prêtera sa fouta.
Du tonnerre jaillira la lumière,
Qui révélera sa beauté.
La pluie source de vie,
Lui enverrai.
Oh ! toi qui de fleurs es ceinte,
Je serai ton ange gardien.

Voilà que l’été s’annonce,
Inéluctable notre fin.
Moi, du ciel il m’effacera,
Et tes feuilles flétrira.
Je demande ton pardon,
Avec raison accorde-le.
Méprise que mon amour,
Comme le souffle du vent,
A peine levé s’en est allé.


M. Cherbi et A. Khouas
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