|
|
Outils de la discussion | Modes d'affichage |
#5
|
||||
|
||||
Où irons-nous ?
(Sani a nṛuḥ ?) La brume enveloppe Tamgut comme elle enveloppe les cœurs. Vous auriez beau enraciner l’être, des ailes lui pousseront. Si tu oublies l’image du pays, elle viendra te visiter en songe. Venez avec nous. Partons. La brume enveloppe Taletat comme si on la voyait en rêve. Le vieux, secouant le pan de son burnous, lentement, regagne sa demeure. Vois, comme il attend chaque jour, espérant le retour de son fils. Venez avec nous. Partons. A l’homme dépourvu de vérité, à quoi servirait un serment ? Le grain quittant le tas, ne nourrira que les bêtes. L’aigle dépourvu de sa montagne ne sera plus que simple oiseau. Venez avec nous. Partons. Depuis toujours nous partons. Où que nous allions, c’est au pays que nous reviendrons, lorsque l’âme s’attristera. C’est tout ce que nous possédons, où voudriez-vous qu’on aille ? Quelle langue n’avez-vous déjà parlé ? Quel lieu n’avez-vous déjà foulé ? Et arrivera le moment où l’exil ne sera plus que songe, lorsque la montagne vous rappellera, vous reviendrez chez vous. Depuis toujours nous partons. Où que nous allions, c’est au pays que nous reviendrons, lorsque l’âme s’attristera. C’est tout ce que nous possédons, où voudriez-vous qu’on aille ? Vous avez sillonné l’est, l’ouest, par les routes, par les mers. Vous vous êtes réjouis, vous avez peiné, connu opulence et misère. Si quelqu’un se brise les ailes et joue de malchance, il sait où trouver refuge, la montagne le préservera. Depuis toujours nous partons. Où que nous allions, c’est au pays que nous reviendrons, lorsque l’âme s’attristera. C’est tout ce que nous possédons, où voudriez-vous qu’on aille ? Chaque ciel vous a vu passer. Existe-t-il une contrée que vous ayez négligée ? Mais arrivera le moment, repus ou lassés, cette magie vous rappellera et vous ramènera chez vous. Depuis toujours nous partons. Où que nous allions, c’est au pays que nous reviendrons, lorsque l’âme s’attristera. C’est tout ce que nous possédons, où voudriez-vous qu’on aille ? Les souvenirs d’enfance, que vous avez laissés, constituent le fil qui vous ramènera. Et lorsque vous reviendrez, vous, vieillis, vous raconterez votre vécu à ceux qui partiront. Depuis toujours nous partons. Où que nous allions, c’est au pays que nous reviendrons, lorsque l’âme s’attristera. C’est tout ce que nous possédons, où voudriez-vous qu’on aille ? Traduction : Rabah Mezouane (?) |
|
|