Sahel  
Amuli amegaz i y-Icerfan neɣ

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  #1  
Vieux 28/06/2009, 17h04
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Smile Les amoureux de F. Pommier

Les amoureux (I)

Elle : Par exemple tu ne me dis jamais que je suis jolie.

Il pose sa tasse et la regarde.

Lui : Tu es jolie.

Elle lève les yeux au ciel.

Elle : Mais tu ne me le dis jamais quand je ne te le demande pas.
Lui : Tu rigoles, c’est pas vrai ! Parfois je te le dis ! Mais quand je te le dis, toi tu me réponds toujours que tu ne me crois pas.
Elle : C’est parce que tu ne mets pas le ton.
Lui : Faut que je le dise comment ?
Elle : Quand tu me dis que je suis jolie, je vois bien que tu ne le penses pas.
Lui : Faut que je le dise comment ?
Elle : Avec le ton.
Lui : Avec quel ton ?
Elle : Le ton de quelqu’un qui pense vraiment que je suis jolie.
Lui : Mais je t’ai toujours trouvé super jolie ! Là, ce matin, peut-être pas, parce que t’as les cheveux dans les yeux. Mais sinon t’es super jolie !
Elle : Qu’est-ce qu’ils ont, mes cheveux ?
Lui : C’est simplement que t’es pas coiffée.
Elle : Je sors de chez le coiffeur.

Le serveur passe devant leur table. Il jette un œil et une oreille.

Lui : S’il vous plaît ! On va reprendre deux cafés !
Elle : Pour moi, ce sera un chocolat.
Lui : Donc ce sera deux chocolats !
Elle : Finalement, je vais reprendre un café.
Lui : Bon, décide-toi ! Qu’est-ce que tu veux ?
Elle regarde le serveur.
Elle : Mettez-moi la même chose que lui.
Lui : Donc ce sera deux whiskys.
Elle lève les yeux au ciel.
Elle : Je vais reprendre un café.
Le serveur : Donc ce sera deux cafés ?
Lui : Je reste sur le whisky. Mettez-moi un double whisky.

Le serveur tourne les talons.

Le serveur : Un café et un double whisky pour la table à la jolie fille !

Lui : Tu as vu, lui aussi, il trouve que t’es jolie !
Elle : Il n’en pense pas un mot. Il est serveur.
Lui : Et alors, ça l’empêche de te trouver jolie ?
Elle : C’est juste qu’il ne peut pas dire ‘la table à la fille moche’ ! Il est serveur, ça ne se fait pas.
Lui : Mais s’il ne te trouvait pas jolie, il aurait dit autre chose ! Il aurait dit un truc du genre ‘la table 16’ ou ‘la table du petit couple’.
Elle : Où ça, il y a un couple ?
Lui : Toi et moi, on n’est pas un couple ?
Elle : Il aurait pu dire aussi ‘la table du gros con’. Sauf que ‘gros con’, c’est comme ‘fille moche’. Il est serveur, ça ne se fait pas.
Lui : Tu me traites de gros con ?
Elle : Ne change pas de conversation. Dès qu’on parle sérieusement, faut que tu embrayes sur autre chose !
Lui : Tu m’as traité de gros con ?
Elle : Tu n’avais qu’à pas me dire que j’étais mal coiffée.

Revoilà le serveur.

Le serveur : Le café c’est donc pour madame.
Lui : C’est pour la jolie fille.
Le serveur. Le whisky c’est donc pour monsieur.
Lui : Oui, c’est pour le gros con.

Le serveur hésite un instant avant de poser le verre. Puis il le pose et il repart.

Elle : Pour plomber l’ambiance, t’es fortiche !
Lui : Tu peux parler !
Elle : Comment ça, je peux parler ?
Lui : Non d’ailleurs s’il te plaît tais-toi. Il faut que je réfléchisse.

Il avale une gorgée.

Elle : Il faut que tu réfléchisses ?
Lui : Il faut que je réfléchisse.
Elle : Et tu me demandes de me taire ?
Lui : Juste une minute, ce serait bien.
Elle : Moi je t’explique que je suis triste parce que tu ne me dis jamais que je suis jolie et toi, tu me demandes de me taire ? C’est ça ?
Lui : C’est ça.
Elle : Tu ne supportes pas la vérité !
Lui : La quoi ?
Elle : La vérité.
Lui : C’est toi.
Elle : Quoi, c’est moi ? C’est moi, quoi ?
Lui : La vérité, c’est que c’est toi que je ne supporte pas.

Il avale une gorgée. Elle lève les yeux au ciel.

Elle : C’est bon ? Je peux reparler ? Dis, mon chéri, je peux reparler ?

Il termine son whisky.

Elle : On le fait quand, ce bébé ?




Frédéric Pommier
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  #2  
Vieux 28/06/2009, 17h05
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Je sais qu'il y en a qui n'aiment pas parce que ça fait clichés mais attendez de lire l'histoire du tube de dentifrice ou Bibiche dans le métro


Ps @ Twé : dousma si tu ramènes ta fraise

Dernière modification par Ğerğer 28/06/2009 à 17h14
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  #3  
Vieux 28/06/2009, 17h21
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Les amoureux (II)

Elle : Tu comptes aller jusqu’où ?
Lui : Comment ça, je compte aller jusqu’où ?
Elle : Jusqu’à combien de kilos ?
Lui : Combien de kilos de quoi ?
Elle : Combien de kilos de gras en plus ? Dis-moi franchement, que je me prépare. Tu t’es fixé un poids maximum ?
Lui : Je vais aller jusqu’à deux tonnes.
Elle : Tiens, c’est joli cette écharpe ! Ne bouge pas, je l’essaye.
Lui : Je vais aller jusqu’à deux tonnes. Et si ça te plait pas c’est pareil.
Elle : Parce que toi, ça te plairait que je me laisse aller comme ça ?
Lui : Je ne me laisse aller, c’est juste à cause des fêtes.
Elle : Tu avais déjà pris du gras avant les fêtes.
Lui : Ben ça doit être chromosomique. Ces derniers temps, j’ai toujours faim. Et donc, c’est vrai, j’ai pris un peu.
Elle : Un peu ?
Lui : Beaucoup.
Elle : Enormément. Tu as pris énormément.

Lui : Et toi, alors, tu la prends cette écharpe ?
Elle : Je ne suis pas sûre qu’elle m’aille très bien. Tu ne veux rien essayer ?
Lui : Je n’ai pas la tête à cela.
Elle : Eh bien regarde tes fesses ! Faudrait que tu te trouves un pantalon. T’es à plein dans tes pantalons.
Lui : Tu la prends, cette écharpe ?
Elle : En fait, c’est la couleur. Je ne suis pas sûre pour la couleur. Elle serait noire, je n’hésiterais pas, parce que le noir ça va avec tout. Mais gris souris, ce n’est pas pareil.
Lui : Il me semble que le gris va aussi avec tout.
Elle : Le gris perle, ça va avec tout ! Mais pas le gris souris !
Lui : C’est quoi, la différence ?
Elle : Le gris souris est plus intense et le gris perle est plus doux, plus facile à marier.
Lui : J’adore la profondeur de notre discussion…
Elle : Ou bien alors je prends la rouge, mais elle n’est pas soldée.

Lui : Elle te va bien aussi.
Elle : Je ne suis pas sûre pour la longueur.
Lui : C’est ce que je me dis tous les matins quand je me regarde dans la glace.
Elle : Qu’est-ce que tu peux être lourd…
Lui : Je te remercie, j’ai compris.
Elle : Je ne suis pas sûre non plus pour la matière. Elle est un peu rigide.

Lui : Parce que toi, sinon, tu t’es fixée un poids maximum ?
Elle : Un poids pour une écharpe ?
Lui : Un poids au-delà duquel je n’ai pas le droit d’aller.
Elle : Je crois que tu l’as atteint.
Lui : Ça veut dire que si jamais je vais jusqu’à deux tonnes…
Elle : Je ne serai plus là pour constater. Tu ne la trouves pas trop rigide ?
Lui : Normal si c’est rigide. La matière, c’est du cuir. Je la trouve surtout très étroite et avec la boucle en métal, ça fait un peu collier pour chien.
Elle : Une belle écharpe en cuir décorée d’une boucle en métal, c’est vrai que c’est pas commun.
Lui : Ne pas aimer les gros, en revanche, c’est d’un banal…
Elle : Qu’est-ce que t’es susceptible !
Lui : Si je te parlais de ton gras, tu le prendrais comment ?
Elle : Je fais juste attention à toi ! Du débordes de partout et on voit même tes seins !
Lui : Il y en a à qui ça plaît.
Elle : Dis pas n’importe quoi.

Le vendeur : Je fais des promos sur les tee-shirts ! Si Monsieur a envie d’essayer…
Lui : Monsieur n’a pas envie.
Elle : Allez vas-y, essaye !
Le vendeur : Je n’ai que des petites tailles mais ça se porte très moulant !
Elle : Allez vas-y, qu’on se marre un peu !
Lui : Monsieur n’a pas envie.
Elle : Et moi j’essaye l’écharpe bleue ! Regarde comme elle est belle !
Lui : En fait, si je comprends bien : si jamais je reprends du gras, ça y est toi tu ne m’aimes plus.
Elle : Je n’ai jamais dit ça.
Lui : Alors donc explique-toi ! S’il te plaît, sois précise !
Elle : Tu veux que je t’explique quoi ?
Lui. A partir de quel poids tu ne m’aimeras plus ?
Elle : Tu m’embêtes avec tes questions.

Le vendeur : Et alors, mademoiselle, vous la prenez, cette ceinture ?
Elle : Pardon ?
Le vendeur : La ceinture, là, vous la prenez ?
Elle : C’est une ceinture ?
Le vendeur : Ce que vous vous enroulez autour du cou depuis dix minutes, oui, ce sont des ceintures !
Lui : Je me disais bien aussi...
Elle : Vous en avez pour hommes ? Une très grande taille pour homme ?
Le vendeur : Quelle nuance de couleur ?
Elle : Ce qui serait bien, ce serait une gris perle.
Le vendeur : Mais pourquoi il s’en va ?
Lui : Je n’ai pas besoin de ceinture.
Elle : Mais attends ! Où tu vas ?
Lui : Je vais à la boulangerie. Tu m’énerves trop. J’ai faim.
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  #4  
Vieux 28/06/2009, 17h24
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c bu tri bu

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  #5  
Vieux 28/06/2009, 17h25
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N'est-ce pas ? mdr
Allez, encore un :

Les amoureux (III)


Elle : C’est déprimant, la pluie… Toute cette eau sur les vitres… On ne voit rien du paysage ! Merci pour la ballade ! J’ai toujours détesté la pluie.
Lui : En même temps, ça lave la voiture.
Elle : Pardon ?
Lui : En même temps, ça lave la voiture !
Elle : Ça m’étonnerait ! Vu comme elle colle sur le pare-brise, c’est de la pluie pleine de poussières. Il y en a plein, de la poussière, dans cette région. La voiture sera plus sale encore ! J’ai toujours détesté cette région…
Lui : Eh bien disons que ça lave le ciel.
Elle : Pardon ?
Lui : Non rien…
Elle : Parle plus fort ! Je t’entends pas, à cause du bruit des essuie-glaces…
Lui : J’ai dit : la pluie, ça lave le ciel !
Elle : Si tu penses que c’est le moment de faire dans la poésie…
Lui : C’était une expression.
Elle : Tiens, d’ailleurs, puisque tu en parles : tu crois, toi, qu’il y a quelque chose dans le ciel ? Je veux dire à part les nuages, la pluie et les poussières : tu crois qu’il y a un Dieu ?
Lui : Et toi, tu pourrais me dire quand on doit quitter l’autoroute ?
Elle : Pardon ?
Lui : Tu pourrais me dire quand on doit quitter l’autoroute ?!
Elle : T’as pas regardé avant de partir ?
Lui : Si, mais j’ai oublié le numéro de la sortie.
Elle : Et moi j’ai oublié mes boucles d’oreille… Tu ne pouvais pas me prévenir que je n’avais pas mes boucles d’oreille ?

Flashs lumineux venus d’en face.

Elle : Pourquoi tu ralentis ?
Lui : J’ai l’impression qu’on s’approche d’un radar.
Elle : T’as oublié le numéro de la sortie mais tu te souviens de l’emplacement des radars, là franchement tu m’épates !
Lui : Non, c’est le gars d’en face qui vient de faire des appels de phares.
Elle : C’était peut-être une fille.

Flashs lumineux venus d’en face.

Elle : Ou alors c’est un accident. C’est déprimant les accidents. Ils nous racontent qu’il y en a de moins en moins, mais moi j’en vois de plus en plus ! J’ai toujours détesté les accidents.
Lui : Tu me diras pour la sortie ?
Elle : Comment veux-tu que je devine ?
Lui : Tu as la carte sur les genoux.
Elle : Mais y’a des traits partout !
Lui : C’est le principe d’une carte routière. Les traits, ce sont les routes.
Elle : Je n’ai jamais su lire une carte.
Lui : On est sur le trait bleu.
Elle : Pardon ?
Lui : On est sur le trait bleu !
Elle : Celui qui s’en va vers la mer ?
Lui : Non. Celui-là, c’est une rivière.

Flashs lumineux venus d’en face.

Elle : Oui bon ça va, on a compris ! Ça devient énervant, tous ces appels de phares ! Ça me déprime, les appels de phare…
Lui : Ils font ça pour rendre service.
Elle : On ne leur a rien demandé !
Lui : Moi, en revanche, je t’ai demandé si tu pouvais regarder la carte et me dire à quel moment faut qu’on quitte l’autoroute.
Elle : Et moi je t’ai demandé si tu croyais en Dieu.

Flashs lumineux venus d’en haut.

Lui : Ça c’était les éclairs… Et maintenant le tonnerre… Un… Deux… Trois…

Coup de tonnerre.

Lui : Elle n’est pas tombée loin.
Elle : Pardon ? Je t’entends pas, à cause du bruit des essuie-glaces…
Lui : La foudre n’est pas tombée loin !
Elle : Qu’est ce qui te fait dire ça ?
Lui : J’ai juste compté jusqu’à trois.
Elle : Et tu crois que c’est en comptant jusqu’à trois que tu as fais tomber la foudre ? Excuse-moi si je te vexe, mais j’ai du mal à croire en tes pouvoirs surnaturels.
Lui : Je n’ai pas dit que c’était moi qui avais fait tomber la foudre.
Elle : D’ailleurs en Dieu non plus, je ne crois pas vraiment. Pas plus qu’en tes pouvoirs surnaturels.
Lui : Je n’ai jamais dit que j’avais des pouvoirs surnaturels !
Elle : Enfin des fois j’y crois et des fois j’y crois pas.
Lui : En mes pouvoirs surnaturels ?
Elle : Mais non ! En Dieu ! Des fois j’y crois et des fois pas. Ça dépend du contexte.
Lui : Si ça dépend du contexte, c’est que tu n’y crois pas.
Elle : Pardon ?
Lui : Si ça dépend du contexte, c’est que tu n’y crois pas !
Elle : Mais si ! Quand il fait beau, par exemple, j’ai le sentiment qu’il existe. Je regarde le soleil et je me dis quand même, un truc pareil, un truc qui chauffe et illumine la Terre, un truc qui fait à la fois radiateur et ampoule sans même qu’on ait besoin d’appuyer sur un bouton, un truc pareil si ça c’est pas la preuve de l’existence de Dieu !
Lui : Tu penseras à me dire le numéro de la sortie ?

Flashs lumineux venus d’en haut.

Elle : Par contre, quand il fait moche comme aujourd’hui, là je me dis que Dieu n’existe pas, c’est impossible. S’il existait, il n’autoriserait pas des journées aussi déprimantes ! On n’y voit rien. On n’entend que la pluie…

Coup de tonnerre.

Elle : La pluie et le tonnerre… J’ai toujours détesté le tonnerre.
Lui : Tu penseras à me dire le numéro de la sortie ?
Elle : En plus, il y a la faim dans le monde, il y a les guerres, la pauvreté, les maladies… Si ça c’est pas la preuve que Dieu n’existe pas ! Et puis j’ai oublié de mettre mes boucles d’oreille…
Lui : Franchement, ce n’est pas très grave. Vu le contexte, comme tu dis…
Elle : Ne sois pas non plus si lugubre ! Déjà que tout le monde va faire la tête ! C’est marqué quoi sur le panneau ?
Lui : C’est marqué ‘Sortie 8 dans 9 kilomètres’.
Elle : Il fallait prendre celle d’avant. T’as qu’à faire demi-tour.
Lui : On ne fait pas demi-tour sur l’autoroute, c’est interdit et c’est dangereux. Donc on prend la prochaine sortie et après tu me passes la carte.
Elle : Si tu préfères qu’on soit en retard…

Il accélère.

Elle : C’est vrai que c’est pas très grave si je n’ai pas de boucles d’oreille ? Les gens ne vont pas se moquer de moi ?
Lui : Les gens c’est ma famille et ils seront là pour ma grand-mère. Tout le monde se fiche que t’aies ou pas des boucles d’oreille.
Elle : De toute façon, dans ta famille, ils n’ont jamais fait attention à moi.
Lui : Tu as toujours détesté ma famille.
Elle : Pardon ?
Lui : Tu peux préparer la monnaie pour le péage, qu’on ne perde pas davantage de temps ?
Elle : T’as pas ton portefeuille ?
Lui : Je te rembourserai.
Elle : Mais non, je paye, j’y tiens, je participe aux frais ! Vu le prix hallucinant que t’as déjà mis dans la gerbe !
Lui : Ce sont des fleurs pour ma grand-mère.
Elle : Un bouquet rond c’est bien aussi et c’est beaucoup moins cher.
Lui : Je l’aimais beaucoup, ma grand-mère.
Elle : Et moi j’ai toujours détesté les enterrements. C’est déprimant, les enterrements.

Il accélère encore.

Elle : En plus, elle était quand même super chiante, ta grand-mère !

Flashs lumineux venus de l’arrière.

Elle : T’as vu ? Maintenant même les voitures qui suivent font des appels de phares. Tu sais que si ça se trouve, c’est une tradition de la région ! A cause du temps et de la poussière, les gens de la région sont tellement déprimés que pour se distraire, toute la journée, ils se font des appels de phares !
Lui : Ce n’était pas des appels de phares.
Elle : Pardon ?
Lui : Ce n’était pas des appels de phares !
Elle : Ah bon donc c’était quoi ? C’est toi qui a fait de la lumière à l’aide de tes pouvoirs surnaturels ? Ou alors c’était Dieu ? Ou bien tu crois que c’est ta grand-mère qui a voulu te faire un signe et te remercier pour ta gerbe ?
Lui : Non. Là, c’était un radar.
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  #6  
Vieux 28/06/2009, 17h28
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Le dernier de la série, celui sur le tube de dentifrice mdr

Les amoureux (IV)


Elle : Eh bien voilà, comme d’habitude !
Lui : C’est quoi, le problème ?
Elle : Le tube de dentifrice.
Lui : Qu’est-ce qu’il a, le tube de dentifrice ? Je n’ai pas revissé le bouchon ?
Elle : Si tu as revissé le bouchon.
Lui : Alors c’est quoi, le problème ?
Elle : C’est que le tube est tout tordu.
Lui : C’est normal qu’il soit tout tordu. Sauf au début quand il est neuf, un tube de dentifrice est forcément tordu.
Elle : Je ne vois pas pourquoi c’est normal.
Lui : Pour faire sortir le dentifrice, il faut appuyer sur le tube. On presse dessus, c’est là que ça sort. C’est normal que le tube soit tordu.
Elle : Quand moi je fais sortir le dentifrice, je ne tords jamais le tube.
Lui : Ah bon, tu fais comment ? Tu demandes gentiment au dentifrice de venir s’étaler tout seul comme un grand sur ta brosse ? Et lui, comme il t’aime bien, il sort délicatement, sans abîmer le tube ? Dis-moi, ça m’intéresse !
Elle : Moi, je ne tords pas le tube. Je l’enroule consciencieusement sur lui-même en partant de la base. Comme ça, en plus, on n’en perd pas !
Lui : Je dois faire un peu pareil.
Elle : Non, tu fais strictement l’inverse. Toi, tu appuies près du bouchon !
Lui : Et c’est vraiment gênant ?
Elle : Oui, c’est gênant. Ça tord le tube.

Elle prend le tube de dentifrice et entreprend de le détordre.

Lui : Qu’est-ce que tu fais ?
Elle : Tu ne vois pas ? J’égalise. J’essaye de répartir la masse de pâte de dentifrice de façon homogène sur l’ensemble du tube.
Lui : Tu égalises ?
Elle : Parfaitement, j’égalise. Et après je recommence ma méthode : des petits tours réguliers en partant de la base.
Lui : Je crois qu’avec toi aussi, faudrait faire des petits tours en partant de la base.
Elle : Tu veux dire quoi par là ? Que je ressemble à un tube ?
Lui : Non, que tu es tordue. Enfin bon, si ça te fait plaisir…
Elle : De ressembler à un tube ?
Lui : Non, si ça te fait plaisir d’égaliser !
Elle : Ça ne me fait pas plaisir ! Je répare tes dégâts. C’est pareil pour la douche.
Lui : Qu’est-ce qu’il y a dans la douche ? J’ai passé l’éponge dans la douche !
Elle : Ça merci, j’ai remarqué. Y’a tout plein de cheveux sur l’éponge !
Lui : Mais il n’y en a plus dans la douche.
Elle : Non, mais il y en a sur l’éponge. Tu n’as pas nettoyé l’éponge.
Lui : Il fallait que je fasse quoi avec l’éponge ?
Elle : Après avoir passé l’éponge, il fallait que tu la nettoies sous la douche.
Lui : Mais ça aurait remis des cheveux dans la douche !
Elle : Tu aurais repassé l’éponge.
Lui : Je peux aussi arrêter de prendre des douches.

Elle s’empare de l’éponge et la passe sous la douche.

Elle : Et puis là, les shampoings, c’est vraiment pas possible. Tu ne les ranges jamais.
Lui : Il faut les ranger comment, les shampoings ?
Elle : Il faut les disposer par taille. Les plus petits à gauche et les plus grands à droite. Tu n’as jamais remarqué que je les range par taille ?
Lui : Et pourquoi pas les grands à gauche et les petits à droite ?
Elle : On met toujours les plus petits à gauche et les plus grands à droite. C’est une question d’équilibre visuel.
Lui : Je ne connais pas cette théorie.
Elle : Le monde fonctionne pourtant comme ça depuis l’éternité ! On voit bien que tu ne fais pas souvent les courses !

Elle nettoie la douche avec l’éponge.

Lui : Quel est le rapport avec les courses ?
Elle : Dans les magasins de vêtements, les petites tailles sont toujours à gauche et les plus grandes à droite.
Lui : Jamais entendu parler de ça.
Elle : C’est pareil à l’école. Dans les classes, les enfants les plus petits se mettent toujours à gauche et les plus grands à droite.
Lui : T’as fumé quelque chose ?
Elle : C’est pareil aussi pour Jésus ! Lors du dernier repas, les plus petits apôtres étaient assis à gauche et les plus grands à droite !
Lui : Tu sais que c’est dangereux la drogue.
Elle : Et c’est pareil en politique. Petits à gauche et grands à droite ! Regarde le Général !
Lui : Il y a de nombreux contre-exemples.
Elle : Enfin tout de même, le Général ! Il était rudement grand !
Lui : Tu compares Jésus et De Gaulle à des bouteilles de shampoings ?
Elle : Non, je t’explique la théorie.

Elle nettoie l’éponge sous la douche.

Lui : Je peux aussi arrêter de me laver les cheveux.
Elle : Si t’arrêtes de te laver les cheveux, moi j’arrête de me laver les dents !
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  #7  
Vieux 28/06/2009, 17h29
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mdr
ac'kiten

Lui : Eh bien disons que ça lave le ciel
hahahah lui, il est kabyle c'est sûr

yurad igeni lol

bu tarewla, avant le coup de pied
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  #9  
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Le serveur. Le whisky c’est donc pour monsieur.
Lui : Oui, c’est pour le gros con.

mdrrrrrrr
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