Sahel  
ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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Vieux 08/06/2011, 22h43
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Par défaut Album : Raconte-moi une histoire (Siwel-iyi-d tamacahutt) [FR]

Raconte-moi une histoire


Raconte-moi une histoire,
mais prends bien garde,
même si elle attriste,
qu’elle finisse bien.

Raconte-moi l’histoire
du temps où les jours,
de concert avec les nuits,
étaient en symbiose.
Raconte-moi l’époque où les astres
étaient les gardiens bienveillants
de ceux qui étaient
bons et sincères.

Raconte-moi une histoire…

Raconte-moi l’histoire
de ceux… Comment était-ce déjà ?
De ce garçon et de cette fille
qui s‘aimaient tant.
Raconte-moi à propos
de ce qui advînt d’eux,
et qui était cet ennemi
qui vînt les séparer.
Ils se disputèrent,
se séparèrent après s’être disputés,
se languirent l’un de l’autre,
puis s’unirent à nouveau.

Raconte-moi une histoire…

Raconte-moi l’histoire
de l’oiseau dans son nid.
Lui et ses petits
vivaient sur un arbre.
Lorsque l’un d’entre eux tombât,
le loup (chacal) était aux aguets,
son père, bien qu’angoissé,
ne pouvait rien faire.
Un ange assistant à la scène,
en lion, le transformât.
Après avoir sauvé son fils
il redevînt tel qu’il était.

Raconte-moi une histoire…

L’autre histoire,
celle de l’ogre
lorsqu’il enlevât le garçon et la fille
et les emmenât…
Lorsqu’il arrivât à destination,
de fatigue, il s’endormit.
Eux, en cachette, se levèrent,
et fuirent jusqu’à lui échapper.
A son réveil, l’ogre
les poursuivit,
il tombât alors dans un piège
et c’est lui qui fût emprisonné

Raconte-moi une histoire…

Mais avant de te raconter,
attend que je te dise,
que tu saches comment je suis.
Que tu saches qui je suis.
Il n’y a ni ogre,
ni chacal,
ni monstre d’aucune sorte
qui puisse me surpasser.
Les monstres qui existent,
pour ceux qui savent,
me ressemblent,
ou même j’en fais partie.
Je vais te raconter,
ce que j’ai fait aujourd’hui…

Je vais te raconter : aujourd’hui,
lorsque m’ont fait appel
ceux qui me commandent
dans ce que je fais.
Ils m’ont désigné quelqu’un
de ceux qu’ils haïssent,
et m’ont chargé
de m’occuper de lui.
Et lorsque, le pauvre,
je l’ai abattu de deux balles,
lui ne me connaissait pas,
moi je ne le connaissais pas.

Raconte-moi une histoire…


Traduction : Rabah Mezouane
  #2  
Vieux 08/06/2011, 22h44
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APPELS
(Asiwel)


Ô ceux qui vénèrent la réflexion
répondez à notre appel.
Nous avons perdu nos repères.
Qui met la déroute dans nos tâches ?
La déroute vient des perturbateurs
que vous a assigné l’époque.
Vous, prisonnier de l’époque.
Eux, assassins du bon sens.

Ô ceux qui ont puisé aux sources,
qui voient sans l’aide des yeux.
Montrez-nous, dans la conduite du jeu,
l’avancée qui nous sauvera.
Lorsque vous avancez d’un jour,
vous reculez de deux.
Puisque vous jouez seulement
à un jeu institué par d’autres.

Ô ceux qui vénèrent la vérité,
montrez-nous, nous manquons de jugement.
Dites-nous si nos rets s’ouvriront.
De tous côtés nous guettons la délivrance.
Pour vous libérez de vos entraves,
ayez le courage de trancher la main.
Cette main que vous adulez,
sans le savoir, vous tient prisonniers.

Ô ceux qui vénèrent l’humilité
et laissent la suffisance aux ignares.
Ôtez le panache à l’indigne,
offrez-le au méritant.
Peut-être verrons nous le jour
où notre bien nous sera restitué.
Sur le point de sombrer,
à votre souvenir,
nous nous redressons.


Traduction : Rabah Mezouane
  #3  
Vieux 08/06/2011, 22h45
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Le Poète
(Amedyaz)

Le poète s’est mis à écrire
un beau poème
où il disait :
l’honnêteté déserte les gens.
Il n’y en a plus un
pour racheter l’autre.
Mais si vous posez la question,
chacun se prétendra si parfait
qu’il vous en rendra heureux.
Quand à moi je cherche,
sans trouver où il se cache,
l’homme honnête.

Ceux qui ont écouté le poème
se sont indignés, et ont exigé
du poète qu’il se refasse.
Le poète se remit à écrire,
refaisant le poème
où il dit :
nous ne savons où aller.
Les portes sont en fer ;
dés que nous en ouvrons une, deux se referment.
nous sommes nés à la mauvaise époque.
Le méritons nous ?
Aucune aberration ne nous épargnés.
Même les mots perdent leur sens.
Nous sommes brisés par le trouble.
Nous souffrons. Femmes, venez à notre secours !

Ceux qui ont écouté le poème
se sont indignés,
et ont exigé du poète qu’il le refasse.
Le poète se remit à écrire,
refaisant le poème
où il dit :
on ne sait si on est en guerre,
si on est en paix,
qui frappe et qui est frappé.
Lorsqu’il n’y a plus d’entente,
nul ne reconnaît l’autre.
C’est la force qui intervient ;
les fusils de tous côtés
et nous au beau milieu
avec nos mains vides.

Ceux qui ont écouté le poème
se sont indignés,
et ont exigé du poète qu’il le refasse.
Le poète se remit à écrire,
refaisant le poème
où il dit :
Nous désignons ceux qui nous gouvernement,
mais si notre jugement était juste
nous dirions : « nous méritons nos gouvernants »
C’est nous qui laissons le champ libre
à toutes leurs fantaisies,
méritant ainsi les coups qui en résultent.
Bien fait, nous avons le tort
d’avoir donné à celui qui nous frappe
un bon bâton.

Ceux qui ont écouté le poème
se sont indignés,
et ont exigé du poète qu’il le refasse.
Le poète se fâchant,
jeta au loin
tous ses poèmes.
Pour avoir la paix
il se mit à faire
de nouveaux poèmes, où il dit :
Les jours sont heureux,
les gens sont bons,
vous seriez comblés pour moins que ça.
Les fleurs sont écloses
tous le monde fait la fête,
chauffe le tambour Alilouche !

Les gens sont honnêtes
nous l’avons toujours dit.
Le mauvais sujet
n'a pas sa place en ce monde.
Tout est pour le mieux,
chauffe le tambour Alilouche !

Toujours debout, équilibrés
nous vainquons toute aberration.
Qu’une porte de fer se referme
nous en ouvrons deux.
Nous méritons tout bien
entrez dans la danse, femmes !

Chez nous, nul n’agresse l’autre,
nous sommes tous frères.
Préparez la fête
nous nous réjouissons de la paix,
chargez nous les fusils

Vous qui nous gouvernez,
venez vous réjouir avec nous
il se sont si fatigués
à travailler pour nous.
Aujourd’hui, heureux,
ils s’éclateront parmi nous !


Traduction : Lounis et Rabah Mezouane
  #4  
Vieux 08/06/2011, 22h48
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L'année
(Asegwas)


Ceux érudits,
qui comptent et qui calculent
dites-nous tout
de ce qui nous attend,
nul ne sait ce qui est à venir ;
victimes du passé,
nous redoutons l’avenir

ceux qui savent,
qui dénouent toute intrigue,
le lendemain des jours
comment le ressentez-vous ?
nul ne sait ce qui reste à venir ;
leurs dits acceptés,
nous craignons le pire

ceux qui la nuit ne dorment
et qui rêvent le jour,
demandez aux astres
s’ils ont la réponse,
nul ne sait ce qui reste à venir ;
à ce qu’ils ont inventés,
qu’ajouteront-ils encore ?

ceux qui écoutent,
et consignent par écrit
nous leur avons demandé
pourquoi écrivent-ils ?
«parce que, répondirent-ils,
ceux qui pleurent,
et se souviennent aujourd’hui,
risquent demain d’oublier»

voyez comment nous engloutit
ce vide que nous avons cultivé
lorsque décidés à raisonner l’insensé
nous l’espérions comme allié
ayant mis nos échecs
au fond d’un puits
nous avions pris un couvercle
le soustrayant à la vue
les croyants neutralisés
ils croissaient dans l’ombre
le couvercle finit par céder
et le malheur se déversera
emportant tout sur son passage
détruisant le bien
et consacrant le mal

voyez ce que peut faire l’ignorance
lorsqu’elle côtoie le savoir
elle y introduira de mauvais préceptes
insinuera le doute dans le silence
l’ignorance grandit et se pare d’une écorce
la soustrayant au regard
lorsque l’écorce éclata
surgit l’objet de toutes nos peurs
si nous ne saurons l’éviter
nous lui succomberons et elle nous emportera

ô ancêtres de ce pays
nous savons que vous ne nous voyez pas
nous vous invoquons sans savoir
si vous avez été bon ou pas
nous vous demandons des solutions
que vous n’avez sûrement pas
de légendes, nous voulons faire des réalités
afin que ce qui n’a pas été soit
il y a du bon en nous
que votre souvenir réveillera

à propos de quoi discutent les gens
si ce n’est sur l’année nouvelle
disant que cette année sera bonne
meilleure que celle à venir
au train où vont les choses
restera-t-il des gens pour pleurer ?
nous en verrons encore d’autres
si notre vie est assez longue
le ruisseau insignifiants
s’est trouvé une rivière complice
la grande vague qui en est sortie
a emporté tout imprudent
celui-ci par traitrise
celui-là, épargné, récoltera matière à raconter
comment ceux qui aiment la patrie,
pourront-ils fermer les yeux ?

l’année s’en va
une autre s’annonce par le vent
que nous amènera ce vent ?
quelles nouveautés drainera-t-il ?
alors que nous le croyons venu balayer
il ne nous rajoute que poussière
le vent nous connaît, nous,
qui aimons la poudre aux yeux
l’annonce s’annonce par ma faim
ce n’est pas de patience que nous manquons
contre la démangeaison, le pire remède,
c’est de se gratter continuellement,
ainsi nous avançons vers le mal qui nous frappe
quand atteindrons-nous, la limite ?
s’exiler n’est pas la solution,
rester n’est pas l’idéal,

chacun a accepté l’exil
sauf toi, l’entêté,
chacun a suivi le mouvement
toi, tu t’accroches aux ronces
en disant : « comment pourrais-je être
plus important que ceux qui restent ? »
cet honneur de malheur
qui ne se condamne, ni ne se contrôle !
le manque de force avec honneur
arrive à briser des chaînes
même les débuts sont difficiles
la difficulté y ajoutera la force
mais la mauvaise fraternité
est telle une lame se détachant du manche
si elle t’échappe
elle se retournera contre toi

la mauvaise fraternité est
telle l’ivraie qui suit tout grain
telle cette horloge parfaite
on brise une dent d’un rouage ; elle s’arrête
telles ces mains dont l’une fait diversion
et l’autre délivre l’illusion
mauvais frères incapables de bien
bien qui les fuit dès qu’ils s’en approchent
nous écoutons les gens dire :
«nul ne se préoccupe du pays
ceux en lesquels nous avons cru
chacun s’occupe de sa chapelle
dieu qui veille sur ce pays,
n’accepte pas sa mort »
s’il ne nous reste que le recours à Dieu,
c’est que la blessure est trop profonde…



Extrait du livret
  #5  
Vieux 08/06/2011, 22h50
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Où irons-nous ?
(Sani a nṛuḥ ?)


La brume enveloppe Tamgut
comme elle enveloppe les cœurs.
Vous auriez beau enraciner l’être,
des ailes lui pousseront.
Si tu oublies l’image du pays,
elle viendra te visiter en songe.
Venez avec nous.
Partons.

La brume enveloppe Taletat
comme si on la voyait en rêve.
Le vieux, secouant le pan de son burnous,
lentement, regagne sa demeure.
Vois, comme il attend chaque jour,
espérant le retour de son fils.
Venez avec nous.
Partons.

A l’homme dépourvu de vérité,
à quoi servirait un serment ?
Le grain quittant le tas,
ne nourrira que les bêtes.
L’aigle dépourvu de sa montagne
ne sera plus que simple oiseau.
Venez avec nous.
Partons.

Depuis toujours nous partons.
Où que nous allions,
c’est au pays que nous reviendrons,
lorsque l’âme s’attristera.
C’est tout ce que nous possédons,
où voudriez-vous qu’on aille ?

Quelle langue
n’avez-vous déjà parlé ?
Quel lieu
n’avez-vous déjà foulé ?
Et arrivera le moment
où l’exil ne sera plus que songe,
lorsque la montagne vous rappellera,
vous reviendrez chez vous.

Depuis toujours nous partons.
Où que nous allions,
c’est au pays que nous reviendrons,
lorsque l’âme s’attristera.
C’est tout ce que nous possédons,
où voudriez-vous qu’on aille ?

Vous avez sillonné l’est, l’ouest,
par les routes, par les mers.
Vous vous êtes réjouis, vous avez peiné,
connu opulence et misère.
Si quelqu’un se brise les ailes
et joue de malchance,
il sait où trouver refuge,
la montagne le préservera.

Depuis toujours nous partons.
Où que nous allions,
c’est au pays que nous reviendrons,
lorsque l’âme s’attristera.
C’est tout ce que nous possédons,
où voudriez-vous qu’on aille ?

Chaque ciel
vous a vu passer.
Existe-t-il une contrée
que vous ayez négligée ?
Mais arrivera le moment,
repus ou lassés,
cette magie vous rappellera
et vous ramènera chez vous.

Depuis toujours nous partons.
Où que nous allions,
c’est au pays que nous reviendrons,
lorsque l’âme s’attristera.
C’est tout ce que nous possédons,
où voudriez-vous qu’on aille ?

Les souvenirs d’enfance,
que vous avez laissés,
constituent le fil
qui vous ramènera.
Et lorsque vous reviendrez,
vous, vieillis,
vous raconterez votre vécu
à ceux qui partiront.

Depuis toujours nous partons.
Où que nous allions,
c’est au pays que nous reviendrons,
lorsque l’âme s’attristera.
C’est tout ce que nous possédons,
où voudriez-vous qu’on aille ?


Traduction : Rabah Mezouane (?)
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