Sahel  
ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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Vieux 08/06/2011, 22h37
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Par défaut Album : Va, jeunesse (Ṛuḥ a temẓi) [FR]

Va, Jeunesse

Va belle jeunesse ! me souviendrais-je ?
Je te cherche, tes traces s’effacent
Du bout de mes années je te contemple
Et plus tu t’éloignes mieux je t’apprécie

Tu m’as appris, le cœur dans l’âme, l’espoir
Même si ensemble nous avons souffert
Que reste-t-il aujourd’hui ?
Des rêves, rien que des rêves

1
Si tu pouvais revenir
Je t’apprendrais
Ce qu tu ne sais,
Le savoir des plus âgés

Ce que tu as raté
Et regretté
Je te dirais comment faire
Pour y accéder autrement

Mais aujourd’hui tu es passée
Dans la brume des rêves tu es rentré
Mais ne peux ni écrire ni effacer
Et encore moins, changer le passé

2
Maintenant que je connais
Mes désirs
Je ne peux assouvir
Tu n’es plus là

Je me souviens, je calculais
Et vérifiais
Tous les résultats, par ton absence
Sont faussés

Si je pouvais recommencer
Je vivrais chaque instant
Ce qui m’était inaccessible
Je l’atteindrais

3
Sans réfléchir
Je te dépensais
Quand j’ai compris, ce que tu valais
Je t’ai déjà consumée

Tout ce qui fleurissait
Et faisait notre lit
Le vent des jours l’a emporté

Il m’a abandonnée

Je t’ai cherché dans le besoin
Je me suis retrouvé seul
C’est j’ai compris ton importance
Que tu m’as quitté

4
Qui peut nous séparer ?
De nous qui peut venir à bout ?
Ensemble, c’est le même berceau
Que nous avons partagé

Ensemble nous avons grandi
Pleuré et ri
Ensemble, nous avons vécu
Une seule âme nous a habités

Je croyais à son éternité
Dans le bonheur et la douleur
Mais tel un rêve éphémère
A mon réveil, elle a disparu


(Extrait du livret accompagnant le CD ?)

Dernière modification par Icerfan 08/06/2011 à 22h40
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Vieux 08/06/2011, 22h38
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Je m’en vais
(Ad ruḥeγ)

1
Aujourd’hui, la tristesse est ma compagne
Tristesse, présage de départ
Même si une fêlure à mon cœur
L’objectif est enfin clair

Il m’est difficile de te dire
Si un jour je te reverrai
Je ne trouve pas de mot apaisant
Pour équilibrer ma peine

Comme moi, tu sais
Les belles choses, nul les fuit
J’ai mis ma raison dans mes pieds
Qui entameront aujourd’hui la route

2
La page de ma jeunesse tournée
Je l’ai fermée sur mon passé
Je l’ai fermée sur mes espoirs
Ils ne seront pas du voyage

Il m’est difficile de vous dire
Parents, je vous laisse
Vous et moi, nous savons
De patience, nos cœurs s’abîment

Je m’en vais sans destination
Que m’importe pourvu que j’arrive
De choix, je n’en ai pas
En Chine ou en Amérique

3
Derrière moi, tout ce que j’ai laissé
J’ai peur de me retourner
Je ne sais si un jour je reviendrai
Ou en exil je mourrai
Il m’est difficile de vous dire
Ô collines, dont j’ai coutume

Ô rivières que je longe
Que je ne vous reverrai pas

Je m’en vais avec mes souvenirs
Le souvenir, de ma belle montagne
Dans mes yeux vous serez présents
A jamais, vous êtes gravés

4
Depuis des années nous espérons
De nos fardeaux, on sera délestés
Chaque jour, le mal empire
Seule la fuite peut sauver nos restes

Il m’est difficile de vous dire
Amis, je m’en vais
A vous, parfois, je penserai
Me demandant si la tempête vous épargne

Ce ne sont pas les plaisirs que je cherche
Même si je les aime, pour moi, il est tard
Je préfère les reproches
Que d’être guidé par les ânes

5
Je m’en vais sans espoir
Sans verser une larme
Je m’en vais sans calculer
Jusqu’à mon ultime souffle

Il m’est difficile de vous dire
Je m’en vais pour vous quitter
Même si je sais que mon chemin
Sera parsemé de pièges

Même si en me relevant je retombe
Même emporté par les vagues
Dans mes malheurs je me dirai
Qu’aujourd’hui est un autre jour

6
Ce que le cerveau supporte
Les épaules même ne peuvent le porter
Si la chance n’était qu’égarée
Nous l’aurions trouvée depuis longtemps

Il m’est difficile de vous dire
Vous qui attendez des jours meilleurs
Avec vous, je ne peux les trouver
On ne peut changer le monde

De l’espoir je ne suis pas preneur
Matin et soir, on ne fait qu’espérer
C’est ainsi depuis toujours
Jamais les épreuves ne nous ont oublié

7
Solitaire parmi vous
Vous quitter ne changera rien
Vous disiez quand j’étais avec vous
Il est là sans être là

Il m’est difficile de vous dire
Mes amis je vous oublierai
Je sens que quelque soit mon devenir
Je m’abstiendrai même de vous écrire

Si la réussite est au rendez-vous
Inutile que je vous raconte
Et si c’est les revers que je rencontre
Seul, je me débrouillerai

8
Ô soleil qui s’est levé
Demain où me trouveras-tu ?
Si je rester pour ressembler aux autres
Ma vie comme ma mort se valent

Il m’est difficile de vous dire
Ô tombes, je vous laisse
Dalles, sur lesquelles je me repose
Plus jamais, je ne m’assiérais

Sinon, je vous ressemble
Suis-je mort, suis-je vivant ?
La seule chose qui nous distingue
Vous êtes allongés, je suis debout

9
Ne connaissant pas, le goût de la douceur
Nous sommes, au moins, habitués à l’amertume
Nous voyagerons sans viatique
N’ayant aucun excédent à prendre

Il m’est difficile de vous dire
Qu’ai-je à perdre à vous quitter ?
Si en exil je ne possède rien
Avec vous, que des privations

Je n’ai rien laissé
Pour le regretter en partant
Qu’est-ce que je vaux parmi vous
Je n’achète, ni je ne vends

10
Ici, mes dus me sont enlevés
Ailleurs, j’irai les chercher
Je quêterai mon étoile
En aval ou en amont

Il m’est difficile de vous dire
Je m’en vais, en vous laissant l’espoir
Mon droit, j’irai le chercher
Et vous, restez donc à l’attendre

J’ai choisi de le quérir
J’irai à sa recherche
Et je sais qu’après les épreuves
Je le rencontrerai un jour

Traduction : Ahmed Ammour
  #3  
Vieux 08/06/2011, 22h39
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Je suis mauvais
(Dir-iyi)

Je suis donc si mauvais !
Vous, vous êtes si bons
Vous, les destructeurs
Vous mes semblables
Nous sommes donc si mauvais
Bons, sont ceux qui cassent les adages
Et si je ne veux pas dire
Descends, mon Dieu que je monte
Mieux que toi, je sais
Je suis mauvais

Sommes-nous dans un conte de fée ?
Pourtant l’arbitraire se fait battre
Sur les nobles, le silence est tombé
Laissant les dépravés, sasser
Si je ne chante pas les morts
Si je ne me nourris pas de cadavres
Je suis mauvais

De patience nous nous sommes armés
A notre réveil, tous a changé
Les ignorants, s’enorgueillissent
Les sages adoptent le profil bas
Si je suis des pudiques
Si je pèse mes serments
Du mauvais regard, je suis visé
Je suis mauvais

J’ai trouvé l’aigle blessé
Le corbeau prenait les commandes
J’ai vu pleurer l’abeille
La guêpe l’a délogée
Si je refuse de quitter ma maison
Si je refuse de m’exiler
Et si à ma terre je m’agrippe
Je suis mauvais

Eux préfèrent les tyrans
toi, tu résistes
Chaque fois que tu vas de l’avant
Ils te relèguent en arrière
Si je compatis avec les malheureux
Si j’aime ceux les gens honnêtes
Je suis mauvais

De l’injustice, ils ont pris racine
Si elle n’existe, ils la créent
Derrière nos malheurs, nous nous sommes murés
De ceux qui agressent et se plaignent
Si je suis contre l’injustice et la corruption
Si de l’envie je suis l’ennemi
Et si je ne dérange la quiétude des autres
Je suis mauvais

A ceux qui adorent les tombes
Vous y cherchez votre salut
vous portez tout cet intérêt à la mort
Et la vie, vous l’ensevelissez
Si je dédaigne la mort qu’ils me souhaitent
Si je refuse qu’ils me tuent
Pour qu’ils puissent faire de moi un bœuf de battage
Je suis mauvais

Si tu portes la malédiction
Alors pour eux, tu es un homme
Si tu fais le lit de l’intrigue
Alors ils t'élèveront sur l’échelle de la gloire
Si je ne fais flèche de tout bois
Si je refuse d’être un alêne
Et si de la louve, je ne tiens pas
Je suis mauvais

Dieu, viens-nous en aide
Pour les mauvais jours qui s’annoncent
Sera-t-elle un jour sauvée ?
De ceux qui frappent et n’intercèdent point
Si je suis du côté du juste
Si j’enrobe mes mots de vérité
Et si je veux que le jour se lève pour nous
Je suis mauvais



http://dzlit.free.fr/aitmengu.html
  #4  
Vieux 08/06/2011, 22h40
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Dis-leur
(Inasen)


A ceux que le vent a emportés
Le vent de panique qui a soufflé
Porte-leur mon message
Dis-leur ceci :

Que la malédiction est partie
Qu’ils peuvent maintenant revenir
Au pays nous avons trouvé un guide
Parmi les hommes rares qui nous sont restés
Son père est Kabyle des montagnes
Sa mère est Arabe des Chleuh
C’est un vrai dirigeant
Nous n’admettrons de le perdre
A sa venue les brumes se dissipèrent
Au pays, il saura insuffler une âme

Dis-leur, la malédiction est finie
De nos querelles, plus de traces
Dis-leur que nous les attendons
Le pays a besoin de ses enfants

Dis-leur de revenir
Chacun sa place l’attend
Chez-eux, avec les leurs, ils s’uniront
Et se réjouiront avec leurs enfants

Dis-leur, la porte est ouverte
Abattues les palissades
Toutes les voies sont libres
D’étrangers, le pays regorge toutes les saisons
C’est par milliers qu’ils affluent

Dis-leur de revenir
De l’arbitraire, plus de trace
Le despotisme qu’ils ont connu jadis
L’on n’évoque même pas son nom
Les tyrans d’hier
Et tous les geôliers
Dans le droit chemin, ils sont revenus
Et ont compris leurs vraies missions
L’armée est dans les casernes
Les fusils ne sont plus que rouilles
Ni tueurs, ni tués
Les tordus sont redressés
Nous sommes sortis des ténèbres
Nos infortunes sont effacées
Ceux qui ont pris le maquis
Grâce à Dieu, ils ont revenus au droit-chemin
Guidés par les bienfaiteurs
Il n’y a plus de chômeurs
Le peuple entier travaille
Nul n’est plus dans la détresse
Sur chaque visage, la paix est répandue
Le bon grain domine l’ivraie
Les récoltes débordent
Le paysan se remet à travailler sa terre
A vendre et à récolter
Et même les journaux
Ont appris à dire la vérité

Dis-leur, la paix est enfin là
Au printemps, elle a donné rendez-vous
Tous les vœux sont exaucés
Tout ce dont nous avons longtemps rêvé

Dis-leur de revenir
S’ils pouvaient voir les villes
La beauté qui les accueillera
Dans chaque rue empruntée
Ils ne verront et humeront
Que la rose et le jasmin
Des filles et des garçons
Main dans la main
Vont ensemble à l’école
Le kabyle est enseigné
Au même titre que l’arabe et le français
Chacun l’aime et l’apprend
N’avons-nous par les mêmes ascendants?

Dis-leur que ce n’est pas tout
Il y a tant de choses encore
S’ils pouvaient voir les mosquées
De bons musulmans, emplis
Fraternels et tolérants
Acceptant l’Eglise chrétienne
Les Juifs ont repris leurs commerces
Avec eux, nous sommes frères
A Constantine, son pays
Enrico est marchand de luths

Dis-leur qu’à leur arrivée à la capitale,
Avec fleurs et sourires
Ce sont les gouvernants
Qui les accueilleront
Ils verront que tout a changé
Un peuple serein et gai
Ils trouveront bénédiction et sagesse
Combien de lui, ils seront contents
Les cœurs blessés guériront
Neufs, ils en deviendront
Oubliées les affres de l’exil
Des malheurs, ils seront lavés
Ils commenceront une nouvelle vie sur leur terre, elle s’épanouira

Revenez, si vous ne me croyez
Vous verrez de vos propres yeux
Les fous tels que nous
Ont droit de délirer
Ce que j’ai dit n’est qu’utopie
Utopie de ceux qui rêvent toujours
Nous avons tous ici nos rêves

Ramenez-nous vos rêves, à vous
Apportez-nous vos rêves
Dans l’aire des rêves, nous les rajouterons
Il y a ceux qui les battront
Du mélange naîtra le discernement
Le battage une fois achevé
Le bon grain sortira de l’ivraie



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