Sahel  
ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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  #1  
Vieux 17/06/2011, 19h31
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Par défaut Album : Mon fils (A mmi) [FR]

Nous savons
(Nezra)

Les faits sont là, évidents,
Et vous voyez comme vont les temps.
Si vous deviez vous affirmer,
faites-le en toute sérénité…
Vous voyez comme vont les temps
et vous savez pourquoi vous restez cachés !
Et votre nom qui se rappelle,
un jour vous l’exhumerez…

Nous savons que vous voyez,
même si vous faisiez semblant que non !
Et s’il en restait un qui se souvient,
il démontrera ce qui est
et finira par vous convaincre…

Et s’il vous fallait des preuves,
descellez les dalles des tombes
et questionnez les ossements :
Eux aussi gardent leur mémoire,
Ils vous feront vous souvenir…

Nous savons que vous voyez…

Interrogez si vous voulez
l’éternelle terre qui vous porte :
Elle dira la vérité,
qui ne date pas d’aujourd’hui,
sans faire appel aux écrits.

Nous savons que vous voyez…

Les fleuves et les forêts, si vous les visitiez
savent
depuis le temps qu’ils existent,
quelle humanité est leur :
Questionnez-les eux aussi…

Nous savons que vous voyez…

Mes racines, elles, sont bien ancrées,
et tes racines déracinées.
Ton ascendance te fait défaut
et tu cours après qui te rejette
pour te vendre au premier venu :
Dis-nous donc qui serais-tu ?

Nous savons que vous savez,
même si vous faisiez semblant que non…

Traduction par R. Sadi.
  #2  
Vieux 17/06/2011, 19h33
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Amour
(Tayri)


J’ai ouvert l’armoire que j’avais fermée
depuis mes tendres années
Un journal intime s’y trouvait
de poussière épaisse recouvert
Cette poussière qui le couvrait
pour qu’il me voie, je l’ai chassé
Qui vient me réveiller ? dit-il,
A moi, il n’avait plus pensé
et ses pages m’ignoraient

Mon journal m’avait oublié
comme si son contenu
n’était pas de moi issu
mais d’une autre main écrit
Alors je lui ai parlé
de l’Amour autrefois caché
maintenant de tous accepté
et paré de son nom retrouvé : Tayri
Oh ! amour tu m’as bien torturé

Souvenir toujours vivant
ô mon cœur du temps où l’on s’enflammait
Feu maintenant disparu
cendre est devenue sa flamme.
Par le vent emporté, il m’a abandonné
avec lui emportant ma jeunesse
Si même demeurent quelques traces
sous les neiges du temps enfouies

Le chant qui les ferait resurgir
aujourd’hui ne trouve plus de repères
Amour, qu’es-tu devenu ?
Regarde combien j’ai changé
Toi, tel que je t’ai connu
pareil ton visage



Amour dis-moi comment
à la croisée des chemins tu m’as abandonné
Te souviens-tu de notre entente
lorsqu’à nos jours nous donnions du soleil
Ces jours qui t’ont bien préservé
a présent m’ont vaincu
chacun portant son coup
que moi seul ai subi
Toujours, toujours, toujours

Toujours de toi je parle
comme si le temps s’était arrêté
Même si je perçois encore ta beauté
je ne crois pas qu’il soit tard
Laisse mon rêve se nourrir d’espoir
ne me reproche rien si tu me comprends
Seule le rêve m’est permis
Pour moi rien ne changera

Il n’y a plus doux que toi
Il n’y a plus amer que toi
Tant que je t’accordais ma confiance
je connaissais le prix de l’espoir
tant que ma jeunesse côtoyait la tienne
Elle m’a trahi et t’a trahi aussi
de ton nom le temps m’a éloigné
Aujourd’hui, aujourd’hui, aujourd’hui

Je me penche et vois entre nous
la barrière de l’âge qui nous sépare
Tu ne sens pas le poids des années
moi seul elles interpellent
Ceux de mon âge le savent bien
Avant d’être vieux, ils t’ont connu
et pour toujours en sont marqués
de loin encore ils t’admirent
C’est fini, fini, fini

C’est fini, je sais que c’est trop tard
Ce n’est plus comme dans ma jeunesse
parler de toi devient indécent
je brûlerai ton livre
En moi, je garderai une lueur
afin que je m’en souvienne
En terre je ne te mettrai pas
mais enfouirai au fond de mon cœur
Amour, Amour, Amour.


M. Cherbi et A. Khouas.
  #3  
Vieux 17/06/2011, 19h34
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Mon fils
(A mmi)

- Mon fils, tes études finies,
vers quel but t’ont-elles mené ?
Tout ce que tu as étudie, peiné,
dis-m’en, que je vive ta joie.”

Il me répondit:
- Mon père, j’ai choisi,
et ma voie m’apparaît tracée.
Mais je viens te demander conseil:
Donne ton avis, aide-moi… ”

- Mon fils, la grâce ne m’a pas touché.
Tu sais que je n’ai pas étudié :
Pour moi la seule chose fut la vie,
et l’usage du crayon m’échappe… ”

Il me dit :
- Ce n’est pas en ce domaine
que je te demande de m’aider.
Ce que j’attends de toi
est à l’image d’un foyer :
Ce foyer que tu diriges…”

- Le fil de ton allusion m’échappe.
Elle dépasse mon entendement.
Tu peux préciser, mon fils :
Le mot appelle la clarté !… ”

- Je pense à ceux qui nous gouvernent.
Ils sont tous là, que nous voyons :
En quoi sont-ils supérieurs ?
Je m’en sens capable aussi,
et je souhaite bien moi-même
me retrouver l’un d’entre eux !
Et, un jour, si Dieu permet,
Je serai par-dessus eux…”

- Mon fils, cette voie que tu te choisis
est toute tapissée d’épines.
Et si tu y hasardais le pied,
nul ne t’en dégagerais jamais…”

- Mon père, je ferai le bien.
Je serai source de droit !
Toutes les foules seront derrière moi.
Et, quelque soit le but que nous voudrons,
nous finirons par l’atteindre…”

- Si alors, tu faisais ainsi,
c’est que tu manques d’expérience :
Avant que tu n’aies fait surface,
d’autres t’auront dévoré,
et ta trace n’apparaîtrait pas !… ”

Alors montre-moi comment donc,
et indique-moi quoi faire ?
Et quelle est la voie qu’il faut,
pour que j’atteigne à mon but ? ”

- Mon fils, va, pose ton esprit
et suis des chemins de paix
pour réussir ton avenir…
Le pouvoir n’est pas pour toi :

C’est un fait que, de par le passé
bien des hommes purs d’intention,
parmi les plus érudits,
se sont un jour redressés
pour nous asseoir une vie possible :
ils parlaient d’une justice limpide
et d’une paix enfin posée,
avec une fleur dans leur main…

Mais alors qu’ils commençaient
à nous définir des jours meilleurs,
survint qui les déracina
et leur souvenir même n’est plus…

Si les grands de ce monde te plaisent,
lorsque tu les auras approchés
tu verras comme tu te trompes !
Lorsque tu parviendras jusqu’entre-eux,
à supposer qu’ils t’admettent,
tu te sauras abusé.
Ils te dépassent en malice :
Tant qu’ils ont besoin de toi,
Ils te laisseront agir
pour te retirer de là
aussitôt que tu auras tout apprête !

- Mon père entends-moi, que je t’éduque
Politiquement :
Change ta mentalité !
La Justice sera une réalité concrète
et le Citoyen ne subira aucun tort !
Avec les bienfaits de la Connaissance,
dont chacun profitera,
nous édifierons main
dans la main ce pays
qui n’attend que nous !
Tout ce qui été commis
jusqu’à ce jour,
est gommé sous l’effet d’une entente
enfin venue !
Les prédécesseurs, responsables d’erreurs,
ont fait leur auto-critique
et reconnaissent avoir
trébuché. L’instruction s’imposera,
pour définir nos Orientations !
Et avec nos Travailleurs
Intellectuels
le Pays parviendra au Bonheur !
C’est de servir le Pays qui me préoccupe,
et non une chasse aux bonnes places !
Et je ne causerai du tort à personne
si, dans la foulée de mon entreprise,
je faisais émerger ce Bonheur !
Mais enfin, vois si je me trompe
dans la compréhension que j’ai des faits.
Et dis-moi, que je comprenne
comment la situation t’apparaît ?… ”

- Alors, mon fils, écoute, que je te dise
ce que, moi, je peux savoir
et comment je vois les faits.
Pardonne mes erreurs possibles :
C’est tout ce que je peux comprendre,
et ne me demande pas l’impossible.
Tu sais : je me tiens loin des ennuis,
et c’est la tranquillité que j’aime.

Mais enfin écoute ces paroles :
Du temps que gouvernaient des rois,
ils tenaient, disaient-ils,
leur pouvoir de Dieu lui-même.
Aujourd’hui’ que ceux qui gouvernement
les pays autres
sont des hommes du commun,
mortels comme d’autres et toi,
je vais t’expliquer comme ils ont fait.
Et si tu veux, imite-les
si leur démarche te plaisait…
Ne compte pas sur l’instruction :
Laisse-la de côté !
Elle ne servira en rien ton ascension…
Si, face à l’épreuve,
tu en avais un jour besoin,
tu la trouverais présente.
Mais oublie-la une fois utilisée.
Chasse de ton cœur la pureté
et rejettes-en toute l’innocence :
L’instruit qui aurait semé,
s’il était, le pauvre, de bonne foi
verrait outre sa moisson
emportée par les vents.
L’homme qui serait bon,
s’il était, le pauvre, de bonne foi
se retrouverait bon dernier.
Ce ne sont, mon fils, ni l’instruction
ni la force d’âme,
qui feront de toi un chef !
Commence par assimiler le vice,
qui sert de fondation au monde.
Ce monde dont tu dois savoir
que la trahison le mène !
Fréquente qui te sera utile
et rejette au loin tout autre :
N’aie rien à voir avec lui !
Précède l’interlocuteur aux postes-clés
et démets-l’en, s’il t’y avait précédé :
Si tu ne le gênais pas,
lui te gênerait !
En paroles douces aimes-les tous,
même si tu haïssais :
Garde-toi de sombrer dans l’erreur…

Ne sois pas amer envers les gens :
Utilise des mots mielleux
et tu verras le profit qui t’en viendra.
Tes mains devront caresser,
jamais frapper :
Sers-toi de bras d’autres, pour ça…
Libère-toi de tout engagement envers Dieu
et ne pardonne à personne :
Départis-toi de toute clémence !
Prémédite les coups à temps
et profite des leçons du passé :
Sois prêt à toute éventualité !
N’accorde aucun crédit au mektoub :
Ce qui sera vraiment gravé
est cela que tu auras froidement calculé.
Choisis chaque mot de tes discours,
et trouve le mensonge efficace !
Quand tu sais manier le mensonge,
ceux auxquels tu t’adresseras
délaisseront la vérité pour te croire !
C’est au prix de tout cela
que tu parviendras à tes fins,
faute de quoi tu seras devancé !…

C’est à ce prix, mon fils,
que tu t’imposeras au pouvoir !
Si tu te sentais ainsi armé,
mon fils
toute chose irait par ta main !…

Ceux-là que tu aimes,
gardes-toi de leur faire confiance :
Ceux-là que tu haïs
utiliseront cette amitié contre toi !
Quant à ceux-là que tu crains
invente-leur une guerre
où tu les enverras mourir.
Et lorsqu’ils en reviendront,
cadavres plombés dans leurs caisses,
tu iras porter des fleurs
et à chacun égaie sa tombe…

C’est à ce prix mon fils…

Lorsqu’ils s’en trouvera un, décidé,
qui, faisant l’unanimité de tous,
te surpasse et te porte ombrage,
retrousse tes manches,
tant que tu n’auras pas éliminé !
Tu ne trouveras pas le sommeil
tant que tu ne l’auras pas abattu !
Et tu leur annonceras alors, que :
“Le pauvre, a été entraîné par un mal
mystérieux…
C’est son cœur qui aura lâché…
Et de le voir ainsi mort me peine.
Beaucoup !…”

C’est à ce prix mon fils…

Quand il y en aura un,
que tu soupçonneras de comprendre,
noie-le sous un excès d’argent
et de tout ce qu’il brûlerait d’envie d’avoir !
Quand il y en aura un,
que tu soupçonneras de vouloir exploser,
dépêche-lui quelques hommes de main
que le ramèneront dans le droit chemin…
Pour te libérer de tout souci
ne crains pas d’assassiner :
Pour accéder au pouvoir
il te faudra avoir eu des mains rougies !

C’est à ce prix mon fils…

S’ils sont croyants
tu auras un chapelet à la main
et tu te rangeras parmi les fidèles.
Tu conduiras leurs prières,
même si, en ton for intérieur,
tu sais tout cela foutaises :
Dieu s’allie avec les forts !
Même si ton cœur est barbare,
nul n’en saura le secret :
Tu abuseras les vains peuples
qui ne croient qu’en ce qu’ils voient…

C’est à ce prix mon fils,
Que tu t’imposeras au pouvoir !
Si tu es ainsi armé
mon fils
chaque chose ira par ta main !…

Affirme-toi, mon fils,
Puisqu’à présent te voilà chef !
Puisque tu es ainsi armé
mon fils
chaque chose ira par ta main…

Affirme-toi, mon fils…


Traduction par R. Sadi.
  #4  
Vieux 17/06/2011, 19h36
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Vent

(Abehri)

- Vent qui débordes par-dessus cols,
dis-nous : d’où viens-tu ? "

- Comment m’ignoreriez-vous,
vous qui, tous, croyez en moi
et qui m’avez inventé ?
C’est vous qui m’avez inventé
dans un moment d’oisiveté.
Chacun qui s’égare m’évoque.
Mais je ne peux rien pour vous :
Tout mon pouvoir me vient
de votre savoir !
Par moi-même, je ne peux rien faire
de possible, ni d’impossible !

- O vent qui débordes par-dessus cols,
nous avons tous foi en toi ! "

- Tant que vous vous évertuerez
à croire encore à moi,
je vous soupçonnerais, moi,
d’avoir une fêlure dans vos crânes !
Chacun qui croit en moi
se cause du tort à lui-même :
Les sources du mal sont en vous,
qui en couvez les racines.
Chaque nouveauté qui naît
est le fait de votre invention :
Vous la dites, elle vous revient
et ainsi rejoint sa place… "

- Vent qui débordes par-dessus cols,
oriente-nous vers la clarté ! "

- Vous dormez quand elle éclaire,
pour vous réveiller quand il fait noir :
Vous confondez jusqu’aux saisons !
Chaque fois que vient la lumière,
vous recherchez les ténèbres,
pour redemander la lumière
quand les ténèbres sont devant vous :
Et ce après quoi vous courrez
est peut-être entre nous vos mains.
Mais vous refusez de le voir… "

- O vent qui passes par-dessus cols,
protège-nous de ton pouvoir ! "

- Celui qui, pour se défendre,
croit pouvoir compter sur moi
trouvera son viatique froid
quand il voudrait y faire appel… "

- O vent qui débordes par-dessus cols,
tu troubles toutes nos illusions… "

- Celui qui rêve avoir eu son dû
et se réveille démuni,
se met à s’en prendre à moi !… "

- Celui qui rêve avoir eu son dû
et se réveille démuni… "


Traduction par R. Sadi.
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