Sahel  
ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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Vieux 08/06/2011, 22h51
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Par défaut Album : Le voyageur de nuit (Imminig g-iḍ) [FR]

LE VOYAGEUR DE NUIT

Si tu sais ton chemin,
si tu distingues le but de ta route,
ferme soigneusement la porte derrière toi,
tu ne te retourneras ni ne te lamenteras,
entends tes pas qui résonnent dans l'obscurité,
tu sauras en ressentir le bruit,
la peur sera ta compagne,
domine-la ou sinon incline-toi,
la voie en qui tu as cru un jour,
te guidera ou te trahira,
quatre-vingt dix neuf balles sifflent dans l'air,
la centième t'attend au tournant,
voyageur de nuit.

Si la tourmente t'épargne,
si elle te laisse aller jusqu'au bout,
donne-leur de nos nouvelles,
parle-leur de notre piètre quotidien,
un genou est déjà à terre,
attendant la décision de l'autre,
le temps passe et nous ne savons,
s'il se relèvera ou accompagnera l'autre dans son geste,
prends garde au lever du jour,
qui risque de t'être fatal,
quatre-vingt dix neuf balles sifflent dans l'air,
la centième t'attend au tournant,
voyageur de nuit.

Si tu arrives à destination, dis-leur,
que tout a été calculé,
les saints nous entendent,
mais refusent de nous répondre,
nous attendons toujours,
le retour de leur bénédiction,
jusqu'à ce que les bras nous en tombent,
nous nous interdisons toute riposte,
dis-leur que l'espoir est malade, Sad
si cela continue ainsi, il nous oubliera,
quatre-vingt dix neuf balles sifflent dans l'air,
la centième t'attend au tournant,
voyageur de nuit.

Au point du jour,
la tourmente t'a effectivement emporté,
la voix de la paix s'est éteinte,
nul ne prendra connaissance de ton message,
tu es né un soir,
et tu n'auras vécu qu'une nuit,
les ténèbres ont avalé ton nom,
tu es mort sans avoir vu le soleil,
tu es tombé au lever de l'aube,
l'espoir est loin derrière toi,
quatre-vingt dix neuf balles sifflent dans l'air,
la centième s'est perdue en toi,
voyageur de nuit.



Traduction : Rabah MEZOUANE
  #2  
Vieux 08/06/2011, 22h54
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La Fuite
(Tarewla)


Où êtes-vous allés rêves ?
Au pays du songe.
Vous craignez de revenir
Au pays qui hait la vie

Je vous enverrai l’espoir
Il sera caution et réconfort
Il vous débarrassera des larmes
Une offre que vous ne pouvez refuser
Nous vous rétablirons dans vos droits
Nous aménagerons vos nuits
Sinon les jours n’en seront que plus amers
Et nous ne pourrons les supporter

Où t’es-tu envolé espoir ?
Au pays du songe.
Tu redoutes de revenir
Au pays qui hait la vie

Je te délègue la jeunesse
Nous te remettons en toute confiance
Dès que vous croiserez vos regards
Tu la prendras en sympathie
Ne serait-ce qu’au nom du Divin
Sachant que tu ne nous aimes point
Reviens au nom de la jeunesse
Qui elle n’est coupable en rien

Vers où as-tu fugué, jeunesse ?
Au pays du songe.
Tu crains par-dessus tout
De revenir au pays haïssant la vie

Je t’enverrai le rire
Qui viendra vers toi en gage de confiance
Illumine son visage par un sourire
Débarrasse-toi de toute angoisse
Même si nous ne te connaissons pas
Nous avons été nourris au même sein de la contrainte
Nous te voulons aujourd’hui pour nos enfants
Pour qu’ils réapprennent à espérer

Où t’a-t-on relégué le rire ?
Au pays du songe.
Tu paniques à l’idée de revenir
Dans un pays qui hait la vie

Nous t’enverrons la paix
Que tu recevras comme un cadeau
Sa présence à tes côtés nous rassure
Et autorise l’espoir de ton retour
Tu es le plus efficace des remèdes
Ton absence ne nous a que trop chagrinés
Sans toi, on ressent un tel manque
Que tout nous paraît bien fade

Mais où es-tu donc la paix ?
Au pays du song.
Tu crains par-dessus tout un retour
Au pays qui hait la vie

Nous t’enverrons la sagesse
Comme garantie de nos bonnes intentions
Peut-être en te lançant un appel
Te décideras-tu à rentrer
Nous te voulons à nos côtés
Tu es si chère à nos cœurs
Ne te mets pas sur le même plan
Que ceux qui ont perdu leurs repères

D’où viens-tu, terreur ?
Du pays du songe.
Tu as beau avoir changé d’aspect
Ton vieux visage nous reste familier

Les larmes et les sanglots hoqueteux
Font partie de ton univers
Nous ne te connaissons pas d’aujourd’hui
Tu nous a toujours perturbé l’existence
Tu as effrayé la sagesse, depuis en exil,
Craignant qu’elle ne fasse régner la paix
Tu as fait fuir la jeunesse et le rire
En compagnie de l’espoir.


Traduction : Rabah Mezouane
  #3  
Vieux 08/06/2011, 22h55
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La Cause
(Sebba)


Les rêves se mirent à parler :
Nous allons te quitter, sommeil
De ceux aux cœurs purs
Nous allons t’abandonner, sommeil
Pour une période indéterminée
Nous ne supportons plus les nuits
De ceux qui poussent à la violence
Nous ne pouvons endurer des nuits
Peuplées de fer et de feu
La volonté de nuire les habitent jusque dans l’os
Leurs langues sont chargées de mauvaises intentions
Et leurs propos contiennent au venin

La jeunesse a pris la parole :
Je m’en vais te quitter, maison
Où on a été jusqu'à à miner mon berceau
Je m’en vais te quitter, maison
Où on a remplacé mes langues par les chaînes
Ma place n’est pas parmi
Ceux qui étouffent les voix de l’enfant
Ma place n’est nullement parmi
Ceux qui ont troqué la vie contre la mort
La paix les a désertés
La cupidité l’a remplacée
Et ils la distribuent en guise de nourriture

L’espoir s’est levé pour dire :
Moi aussi, je vais t’abandonner, pays
Ma part du destin s’achève
J’ai déroulé le fil
Dont je suivrai l’aboutissement
Je n’ai plus aucune compassion
Pour ceux qui ont érigé l’adversité en système
Ceux à qui on a supprimé les entraves
Et qui à présent les recherchent
Dès que parais pour qu’ils me voient
Ils se coalisent pour me briser
Je doute qu’un jour ils puissent comprendre

Le rire s’est exprimé à son tour :
Je disparaîtrai des visages
Et des cœurs où j’avais coutume de résider
Je m’effacerai des bouches
Où je ne m’incrusterai plus jamais
Je vous laisserai en face des yeux
Dont le regard fait chuter
Je vous laisserai en face des yeux
Qui vous fusilleront du regard
Les joyeux monuments ne sont plus que souvenirs
Depuis qu’ils ont associé leurs adversités
Le bon sens n’est plus de mise

La paix demande la parole :
Je suis contrainte de t’abandonner, pays
Pour qui j’ai l’âme en peine
Ils m’aiment en me comparent à une perdrix
Belle quand je leur sers de festin
Je m’en vais te laisser entre les mains
De ceux qui t’ont ôte toute valeur
Je m’en vais te laisser entre les mains
Qui détruisent sans répit
Je m’en vais te laisser en leur compagnie
Sois habile, retourne-toi sur eux
Et rends sa majesté au verbe

La sagesse avance ses arguments :
Je vous fais mes adieux, ô sages
Qui ont fait preuve de prémonition
Je m’en vais te laisser terre des aïeux
A des perturbateurs qui sèment le vent
Aucune logique n’est possible
Avec ceux qui brassent du néant
Aucune logique n’est possible
Je leur ai retiré mon apport
Aucune logique n’est possible
Raccommodée, ils la défont
Et, regrettant, ils suivent mon ombre


Traduction : Rabah Mezouane
  #4  
Vieux 08/06/2011, 22h55
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Assemblages
(Tarbaεt)



Nous avons chanté les étoiles, las, elles sont hors de portée
Nous avons chanté la liberté, elle s’avère aussi loin que les étoiles
Nous ne voyons que le Beau, même s’il n’existe que dans les rêves,
Ceux qui nous ont aperçus, nous ont rejoints dans nos rêves.
Jusqu’à en oublier ce dont nous rêvions ; esprit, il ne te reste plus
que les larmes.

Pensez à la paix
Rétablissez-la avant qu’elle ne s’évanouisse
Le poids des tracasseries
Vous l’avez porté sur vos frêles épaules
Vieux sages !
Puisez dans votre jeunesse
Pour nous expliquer
Pourquoi sommes-nous toujours sous le joug

Si j’entonne un chant
Un poème m’interpellera
L’esprit attend
L’avènement de la fête du verbe
Chaque sanglot
Sera personnifié par un mot
Mas dès que je commence
Vous dites : il n’est pas encore temps
Combien est agréable la lumière
Les langues vous le diront
Créez l’instant
Où elle sera douce à l’œil
Ce jour-la, vous apprécierez
La situation que vous vivez
Et vous soupirerez :
Que de temps perdu

La fraternité que vous n’avez plus
Rangez-la dans vos rêves
Naïfs !
Faites le lit de l’intrus
Offrez-lui une assise
Et il se transformera en gardien du temple
Sacrifiez-vous pour lui
Profitez d’une joie éphémère
avant de connaître la peine

Avec l’or du silence
Tu achèteras les mots
Choisi l’instant
Et gare à la langue qui fourche
Nous achèterons le mot
A condition d’en estimer la valeur
Ainsi le silence
Deviendra son allié

Pleure tes origines
Pour mieux les évoquer
Le détenteur de la tradition
A été assassiné à ton insu
Songe à l’amnésie
De ceux qui ont oublié la mort
Conserve par écrit
Les récits de tes aïeux
Nous avons préparé le viatique
De la paix qu’on n’a pas su retenir
Depuis qu’ils se l’ont appropriée
Nous réalisons le vide laissé
Nous avons déprécie sa valeur
Et nous en sommes à souhaiter son retour
Le flot du conflit l’a emportée
C’est lui qui a ramènera

Tout a commencé par un conflit
Ouvrant la voie au pillage
Il faut s’imposer par le fer
Puisqu’il faut détruire pour reconstruire
Les apprentis-sorciers
Ont choisis le labour avec un chameau
Ils tracent le bon sillon au départ
Et le détruisent au retour

Apprécie à sa juste valeur
et respect la vie
Fais en sorte
Qu’elle ait de bons côtés
L’ignorant qui fait fi de l’émulation
On dit de lui : il n’a plus sa part
dans l’existence.

Traduction : Rabah Mezouane
  #5  
Vieux 08/06/2011, 22h56
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Fils d’Amazigh
(Mmis Umaziγ)


Fils d’Amazigh
Notre soleil s’est levé
Il y a bien longtemps que je ne l’ai vu
Notre tour enfin arrivé

L’épervier en jaillissant de la montagne
A secoué le feuillage
Il s’est manifesté pour vous réveiller
Il saura prononcer le nom qui éveillera vos consciences
Il ranimera le mot que vous avez oublié
Même si tu dors, il t’apparaîtra
A travers tes paupières closes
Et tu les ouvriras quand il t’interpellera :
Fils d’Amazigh…

Chemine à travers des routes qui dispensent le savoir
Tout ce que tu contemples t’observe aussi
Le genêt aux fleurs jaunes, dans ton champ de vision,
Contribue à embellir le paysage de ton pays
Et lors de ton passage, il t’accroche
Pour attirer ton attention et l’entendre te dire :
Fils d’Amazigh…

Figuier et olivier abritent des trésors de poésie
Ils portent en eux l’esprit de nos racines
Profite de leurs connaissances même si chacun a sa propre version
Ils sont indissociables aujourd’hui comme hier
Quand le rameau d’olivier se penchera vers toi
Savoure le moment où il te murmurera :
Fils d’Amazigh

Si tu compris le message, ouvre les yeux
Regarde sur les côtés, tu y verras tes frères et eux aussi te verront
Allez, joignez vos mains séparées par le temps
Ainsi, aucun obstacle ne sera insurmontable
Le souffle de la fraternité viendra vous caresser
Et vous dira d’un ton persuasif :
Enfants d’Amazigh…


Traduction : Rabah Mezouane
  #6  
Vieux 08/06/2011, 22h58
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Nous reviendrons
(A d-nuγal)

Nous reviendrons avec une mémoire épurée
Et en hommage à toutes les victimes
Nous verserons la larme de circonstance
Tout en déposant une gerbe de fleurs

***

Si on te dit : il a fui
Réponds-leur : il se préserve pour l’avenir
S’il reste, il sera piégé
Il tombera dans l’anonymat

Nous serons parmi vous
Une fois la tragédie évacuée
Si nous demeurons à vos côtés
Nous risquons de nous engluer dans le bourbier
Un de ces jours, nous reviendrons
Si nous nous souviendrons au moment de dormir
Il n’est guère impossible
Qu’au réveil, tout puisse s’effacer


Si on te dit : il a fui
Réponds-leur : il se préserve pour l’avenir
S’il reste, il sera piégé
Il tombera dans l’anonymat

Nous serons parmi vous
...
Qu’au réveil, tout puisse s’effacer


Si les gens te disent : c’est un fuyard
Réplique-leur : il combat de loin
Rester équivalent à se sacrifier
Ainsi, vous direz : il n’a eu que ce qu’il méritait

Nous serons parmi vous
...
Qu’au réveil, tout puisse s’effacer


Mais ne nous laissons pas abattre
De la confusion peut jaillir la clarté
Si nous croyons au remède du temps
Peut-être les lendemains chanteront-ils

Nous serons parmi vous
...
Qu’au réveil, tout puisse s’effacer


Nous reviendrons avec une mémoire épurée
Et en hommage à toutes les victimes
Nous verserons la larme de circonstance
Tout en déposant une gerbe de fleurs

Nous serons parmi vous
...
Qu’au réveil, tout puisse s’effacer

***

Vous n’êtes pas partis pour gagner votre pain
Vous n’avez pas été contraints à l’exil
Vous avez légué le pays à ceux qui le malmènent
Vous avez délégué les soucis à ceux qui les assument
Tel est parti la valise à la main
Tel autre, las, a abandonné même ses enfants
Un autre a déserté sans raison

« A ya barwaq »
Le temps presse
Le moment de la séparation est venu

Qui d’entre nous déteste le miel
Mais combien oseront braver le dard de l’abeille,
Ne se risquera à retirer la broche d’argent su brasier
Que la main qui accepte de s’exposer à la brûlure
La rose est meilleure sans épines
Le pays est meilleur sans soucis
Celui qui le déserte, considère qu’il est éveillé

« A ya barwaq »*
Le temps presse
Le moment de la séparation est venu

Tel a expliqué ainsi son départ :
"Je suis précieux, le monde tourne autour de mon nombril"
En plus de nous donner des leçons
Il se targue de s’enrichir sur le malheur des autres
Le courage se passe d’ostentation
Si tu ne le possèdes pas de naissance
Ce n’est pas dans un souk que tu l’achèteras

« A ya barwaq »
Le temps presse
Le moment de la séparation est venu

Untel a décidé de résister
Pour soigner son pays malade
Un autre a choisi de s’expatrier
En attendant son éventuelle guérison
Qui a raison et qui a tort
C’est juste histoire d’en parler
Au fond, à chacun de prendre ses responsabilités.

« A ya barwaq »
Le temps presse
Le moment de la séparation est venu


Traduction : R. Mezouane
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