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ur-t laq ara tatut; tajmilt i Muḥya akw d ǧaεuṭ Taher.... que la terre leur soit légère

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Vieux 13/06/2011, 21h49
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Par défaut Slimane Azem

Slimane Azem

Biographie

Poète et chanteur kabyle, Slimane Azem né le 19 septembre 1918 à Agoni Ggeghran et mort à Moissac (Tarn et Garonne) le 28 janvier 1983. Slimane Azem arrive en France dès 1937 et entame une immersion précoce dans les tourments de l'exil. Sa première chanson : a Mûh a Mûh consacrée à l'émigration paraît dès le début des années 1940, elle servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s'étend sur près d'un demi-siècle.

Du point de vue de son contenu, ce répertoire présente des ressemblances frappantes avec celui de Si Mohand, grand poète kabyle du XIXe siècle. Dans un contexte socio-historique différent, Slimane Azem a, en effet, représenté pour le XXe siècle ce que Si Mohand fut pour le siècle dernier : le témoin privilégié d'un monde qui vole en éclats, d'une société dont les assises ont été ébranlées en profondeur et dont les valeurs vacillent - même si quelquefois elles se raidissent - face à celles, implacables, du système capitaliste. Le répertoire de Slimane Azem est donc - à l'image de la société qu'il traduit - traversé en profondeur par ces bouleversements; sa thématique est, à cet égard, tout à fait significative. Sur les soixante-dix ...


chansons recensées en 1979 (cf. Slimane Azem : Izlan édité par Numidie Music) et qui composent ce répertoire, plus de la moitié sont consacrées à ce renversement de valeurs avec des titres très évocateurs Ilah ghaleb, Kulci yeqleb (p. 30) : Ô Dieu, tout est inversé Zzman tura yexxerwed (p. 38) : les temps sont, à présent, troublés Terwi tebberwi (p. 122) : tout est sens dessus-dessous.
Dans ces chansons du chaos, zik (autrefois) est fondamentalement opposé à tura (aujourd'hui). Dans cet ouragan qui déferle, rien n'échappe au tourbillon : c'est le règne du «ventre» (aàbûd p. 104) c'est-à-dire des intérêts bassement matériels, de l'argent (idrimen p. 28), de l'égoïsme, etc. au détriment de l'honneur (nnif), de la solidarité agnatique (tagmat). Cet éclatement charrie tout son cortège de maux, de misères dont : la paupérisation, l'alcool (a hafid a settâr p. 25, berka yi tissit n ccrab p. 78), etc. face à l'alcool, Slimane Azem oscille toujours, au même titre que Si Mohand, entre la transgression et le repentir.

Enfin devant la force de l'avalanche cèdent aussi les rapports entre les sexes, rempart ultime de l'édifice social, et Slimane Azem de décrire, tantôt avec humour, tantôt avec une ironie caustique, ces hommes sur lesquels les femmes arrivent à avoir de l'ascendant (lalla mergaza d win terna tmettût p. 42 : dame omelette qui est dominé(e) par sa femme).

Car ce sont bien les valeurs de la société traditionnelle que Slimane Azem défend, au besoin en évoquant Dieu à grand renfort; la dimension religieuse - sans être dominante - est incontestablement présente dans son répertoire.

Cependant, cette description d'un monde quasi apocalyptique - bien que récurrente - n’a pas l'exclusivité dans l'oeuvre de Slimane Azem; il était et il reste pour toute une génération de Kabyles - par dessus tout - le poète de l'exil : son évocation de la Kabylie, toute empreinte de pudeur, rappelle la douleur d'une plaie demeurée à vif, en témoignent des chansons comme :

d’aghrib d aberrani : exilé et étranger (p. 40)
ay afrux ifilelles : ô hirondelle, oiseau messager (p. 74)
a tamurt-iw aàzizen : ô mon pays bien-aimé (p. 126).

Propulsé dans le tourbillon du monde moderne, Slimane Azem ne s'est pas contenté de se réfugier dans le giron incertain des valeurs traditionnelles, son regard s'est ouvert grand sur le monde et nous lui devons de véritables poèmes de… politique internationale dans lesquels le ton volontiers satirique n'altère en rien l'acuité du regard : amek ara nili sustâ ? Comment pourrions-nous nous trouver bien ? (p. 64). Par ailleurs terwi tebberwi : tout est sans dessus dessous (p. 122) est dans la même veine. Il faut préciser que Slimane Azem, puisant dans le vieux patrimoine berbère, a «fait parler» les animaux, arme subtile mais à peine voilée d'une critique politique acerbe

baba ghayu : le perroquet
tlata yeqjan : les trois chiens (p. 148).

En cela il marque une fidélité indéfectible au caractère traditionnellement contestataire de la poésie kabyle, l'une de ses dernières chansons salue avec éclat et avec un titre très évocateur : (ghef teqbaylit yuli was* : sur le Kabyle (ou la Kabylité) se lève le jour), l'émergence de la revendication culturelle berbère lors du printemps 1980.

Enfin dans ce répertoire vaste, riche et plein de nuances, se remarque une absence quasi totale de la poésie lyrique, lorsque cet aspect est effleuré, il ne l'est que par touches extrêmement discrètes; il est certain que ce silence résulte d'un choix, peut-être est-ce le tribut que le poète a consenti à payer afin de briser le tabou lié à la chanson, car on rapporte que Slimane Azem avait le souci d'interpeller les siens au moyen de chansons qui pouvaient être écoutées «en famille», c'est-à-dire en tous points conformes aux règles de la bienséance.

BIBLIOGRAPHIE

AZEM S., Izlan (textes berbères et français), Numidie Music, Paris, 1979.

* La dernière chanson citée (ghef teqbaylit yuli was) ne figure pas dans cet ouvrage car elle lui est postérieure.

http://matoub.kabylie.free.fr/azem.htm
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AZEM Slimane

Après une carrière artistique de 37 ans (1945 à 1982) passée en France et en Algérie, Dda Slimane s'en est allé en s'éteignant doucement dans sa maison de Moissac, loin de ses amis et des ses fans qui l'avaient tant adulé. C'était le 28 janvier 1983. La nouvelle de sa mort fut répandue auprès de la communauté kabyle d'abord par "le bouche à oreille", puis par les radios associatives : Radio Beur et Radio Tamazight. La télévision française (Antenne 2) avait annoncé sa mort dans l'un de ses journaux du soir. C'était l'un des membres du groupe de chanteuses Djurdjura qui avait informé cette télévision de la disparition du grand maître.

Quelques centaines de personnes avaient accouru des quatre coins de la France pour l'accompagner à sa derière demeure : le cimetière de Moissac où sa tombe y est encore aujourd'hui visitée.

Une veillée morturaire avait été organisée le dimanche soir 30 janvier. Sa famille était présente : son épouse Lucienne dite Malika, ses frères et leurs enfants respectifs, sa soeur Ouardiyya venue d'Algérie. Tous étaient là pour entourer la veuve et partager sa douleur.


La suite :
http://perso.magic.fr/m-mahfoufi/azem.htm
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Slimane Azem

Accusé de collaboration et contraint de s'installer en France après l'indépendance de l'Algérie, aucun chanteur n'aura mieux que Slimane Azem symbolisé le drame de l'exil

Slimane Azem est né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane, un petit village situé sur les contreforts des monts du Djurdjura. Rien ne prédestinait ce fils d’un modeste cultivateur à un parcours musical. Ecolier plutôt médiocre, il ne se passionne que pour les Fables de la Fontaine qui influenceront tous ses écrits et compositions.

A l’âge de11 ans, il devient employé agricole chez un colon de Staoueli, petite station balnéaire près d’Alger (sur sa plage avait eu lieu le débarquement français en 1830).

En 1937, il débarque à Longwy et trouve un travail de manœuvre dans une aciérie avant d’être mobilisé, lors de la « drôle de guerre », à Issoudun.

En 1940, il est réformé et s’en va àParis où il est embauché comme aide électricien dans le Métro. Deux ans après, il subit la déportation par les troupes allemandes et reste en Rhénanie jusqu'à sa libération, en1945, par les Américains.

Une rumeur tenace, au cours de la lutte pour l’indépendance, a insinué que le village natal de Slimane se serait rallié aux forces d’occupation françaises.
Accusé de collaboration, le chanteur est contraint de s’installer en France en 1962. Il devient alors une voix légendaire que les Algériens de là-bas ne peuvent écouter que sur Radio Paris dans son quart d’heure kabyle quotidien.

Azem est, de fait, interdit d’antenne dans son propre pays et ses disques ne circulent que sous le manteau ; on ne lira son nom, en minuscules que dans les brèves, d'un quotidien du bled. En 1970 il obtient, avec la chanteuse Noura, un disque d’or l’imposant comme une des meilleures ventes hexagonales.

Il devient, en même temps que de grandes vedettes françaises, sociétairede la SACEM.A Paris, il décroche la gérance d'un café dans le 15èmearrondissement. Il en profite pour y interpréter ses premières compositions.

Remarqué et encouragé par Mohamed El Kamel, ancien de l’ensemble Bachtarzi (du nom de celui qui avait été surnommé le« Caruso d’Alger »), il persévère dans le chant. Slimane enregistre enfin son premierdisque avec le morceau « Amoh Amoh ". Traitant du mal du pays, ses disques s’arracheront chez Madame Sauviat, l'unique disquaire qui vend à cette époque des albums d'artistes maghrébins et orientaux.

Cette femme, d’origine auvergnate, dont les héritiers gardent aujourd'hui la boutique située Boulevard de la Chapelle, le présente à la compagnie Pathé-Marconi. Au cours des années 70, il fait des duos comiques avec le fameux Cheikh Norredine et chante en français « Algérie, mon beau pays » et « Carte de Résidence ».

Au fil des enregistrements, Slimane Azem conquiert un large public communautaire grâce à ses textes paraboles où il met en scène des animaux et se pose comme un chanteur engagé politiquement. Puis son inspiration décline.

Il ne renie pas ses racines paysannes et consacre une bonne partie de ses gains dans l’achat d’une ferme à Moissac, où il passe six mois de l’année à cultiver sa nostalgie dans ses plantations de figuiers et d’oliviers.

Slimane redoutait la mort dans l’exil. Elle survient un 28 janvier 1983 dans sa ferme.Aujourd’hui encore, la jeune garde artistique kabyle perpétue sa mémoire à travers des reprises de ses chants les plus bouleversants.



http://www.lehall.com/docs/biographies/azem.pdf
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Vieux 13/06/2011, 21h51
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Slimane Azem, dit Dda Slimane, est né le 19 septembre 1918 dans le village d'Aït Agouni Gueghrane, (littéralement : Ait : ceux du, Agouni : lieu Ghe : qui ghrane : a brûlé ) en grande Kabylie, au pied de la Djurdjura.
Fils d'un modeste cultivateur, il connaît une enfance relativement heureuse, entouré de cinq frères et deux sœurs. Il est scolarisé à l'âge de six ans. Il suit l'école durant cinq ans, mais rien ne semble l'y intéresser, sinon la rêverie et les fables de La Fontaine. Le jeudi et le dimanche, il garde les bêtes, et constitue avec ses camarades une petite troupe qui s'accompagne avec des flûtes de roseaux et des tambours. Elle joue les airs du pays, et chante des poèmes de Si Mohand. On dit aussi qu'il s'était fabriqué une petite guitare.

En 1929, à l'âge de onze ans, Slimane Azem est embauché par des colons français comme ouvrier agricole. Malgré son jeune âge, il doit assumer la même charge de travail que les autres ouvriers. Cette vie pénible le fait songer à l'exil en France. En 1937, il rejoint son frère, Ouali, à Longwy, en France dans le bassin minier. Il travaille pendant deux ans dans une aciérie comme manœuvre. Il vit avec son frère, et en 1938, il achète une mandoline, qui lui permet de se remémorer les airs traditionnels. En 1939, il est mobilisé à Issoudun, durant la "drôle de guerre". Incorporé dans les tirailleurs algériens, il parvient à se faire réformer, lui qui déteste profondément l'armée. Après la défaite, il se déclare réfractaire au service du travail volontaire imposé par les Allemands. Ceci lui vaut une déportation en camps de travail en Rhénanie (STO(1)), où il retrouve son frère Ouali. Les conditions de vie dans ces camps sont très dures. Il est libéré par les troupes américaines en 1945.

Revenu à Paris, il prend la gérance d'un café dans le quinzième arrondissement de Paris. Il s'y produit avec un petit orchestre constitué avec des compatriotes au retour d'Allemagne, et chante les chansons traditionnelles du pays pour réchauffer le cœur de ses compatriotes immigrés. Un jour, le très grand artiste algérien Mohammed Elkamal l'entend. Il le pousse à composer et lui apprend les bases du métier. Sa première chanson "Amoh Amoh" subjugue son public à tel point que nombreux sont ceux qui réclament le disque chez le seul disquaire spécialisé dans la musique algérienne de l'époque, Madame Sauviat.

En 1947, il rentre en Algérie, dans son village natal. Il écrit et monte une pièce de théâtre. Son premier disque, en 1948, est édité à compte d'auteur. Il s'agit de Ma tseddoudh anrouh, plus connu sous le titre A Moh a Moh.

Madame Sauviat, qui a reconnu son très grand talent, le présente à différentes compagnies de disques à son retour à Paris. En 1950, il signe chez Pathé Marconi. Il connaît alors le succès. Pour un temps, il partage son temps entre son public français et des séjours dans sa Kabylie natale, pour lui source d'inspiration.

Ses textes s'inspirent de la poésie kabyle traditionnelle, et donnent lieu à de multiples interprétations. Ils sont d'une très grande profondeur. Slimane Azem dira "J'ai toujours été en but à l'incompréhension des autorités politiques qui se contentent souvent de la première interprétation venue pour me faire un procès d'opinion". Cette phrase est prémonitoire.

Durant la guerre d'Algérie, dans une chanson, il compare le colonialisme au fléau des sauterelles, ce qui lui vaut une condamnation des autorités françaises et l'oblige à un retour en Algérie. A l'indépendance de cette dernière, Slimane Azem est victime d'une accusation injuste. Des détracteurs utilisent ce retour pour le calomnier, prétendant que ce village s'était rallié aux intérêts français. Il doit quitter l'Algérie avec sa famille. Sa chanson "A moh a moh Taqsit bw umqarqur" (l'histoire du crapaud), lui vaut d`être interdit d`antenne à la Chaîne II en langue kabyle de la radio algérienne de 1967 jusqu`à 1989(2). Cette chanson critique les dirigeants de la république algérienne.

Slimane Azem vit alors une vie stable en France. Six mois de l'année, il vit dans sa ferme de Moissac. En paysan kabyle, il cultive ses tomates, veille sur ses poiriers, figuiers et oliviers qu'il a fait apporter de sa montagne natale. Il en profite pour composer. Les six mois restant, il les passe en tournée et en sessions de studio. Il tourne dans toute l'Europe, et ses disques connaissent le succès. En 1970, il recueille même un disque d'or.

Slimane Azem se revendique heureux. Pourtant, il supporte de plus en plus mal cet exil, loin de l'Algérie, qu'il vit à raison comme une terrible injustice. Ceci ne l'empêche pas de dire : "Je préfère être un algérien à l'étranger qu'étranger dans mon propre pays".

Victime d'un cancer, il s'éteint le 28 janvier 1982 dans sa petite ferme de Moissac.

L'œuvre de Slimane Azem est considérable. Il laisse plusieurs dizaines d'albums, et plus de 400 chansons, d'une qualité musicale et poétique incomparable. Il est considéré à juste titre comme l'un des plus grands chanteurs et poète kabyle du vingtième siècle. Il est un modèle de sincérité et d'intégrité, lui qui n'a jamais cédé à aucune mode ni à aucun pouvoir. Son oeuvre traite de l'exil, du déchirement et de la condition du peuple kabyle. Il fut un ardent défenseur de sa langue maternelle, tha Kvaylith(3). Elle reste dans le cœur de tous les Kabyles.

Pour les jeunes générations, il serait enchanteur de redécouvrir cet artiste afin de se réapproprier son message, entièrement fondé sur la sagesse traditionnelle. Les plus grands artistes kabyles, tel Matoub Lounés et Lounis Ait Menguellet se sont revendiqués de son inspiration.

Pour donner un exemple de la profondeur de ces chansons, nous vous donnons ici la traduction de l'une d'entre elles :

"Rester ou s'en aller" :

"Rester ou s’en aller…

S’en aller ou rester…



Refrain :

Mon cœur, pourtant, réfléchit

S’il doit rester ou s’en aller

S’il doit s’en aller ou rester ;

Ni il s’en est allé ni il est resté,

Ni il est resté ni il s’est en allé.

Sa maladie s’est installée ancienne,

Et sa vie, le malheureux, tient à un fil.



Il m’a demandé conseil. Je lui ai dit de rester

Alors que lui voulait s’en aller ;

Je lui ai dit, alors de s’en aller

Alors que lui voulait rester.

Je lui ai dit de s’en aller, il voulait rester :

Je lui ai dit de rester, il voulait s’en aller.

S’il avait un guide il resterait ou s’en irait.



J’attends s’il change de pensée,

S’il reste ou s’il s’en va.

Je lui ai alors dit de rester,

Il me répond c’est alors à toi de t’en aller.

Quand je lui dis de s’en aller, il veut rester :

Quand je lui dis de rester, il veut s’en aller.

Quand je le conseille, que je parle ou je me tais,

Il ne sait s’il doit rester ou s’en aller.



Il s’en est allé un jour mais en pensée

Il est revenu avant d’être parti.

Notre droit n’a rien réglé ni décidé,

Notre chance est petite.

Si je m’en allais, il veut rester

Si je veux rester, il veut s’en aller

Tandis que je demeure perplexe

Lui saigne de ses blessures. "

(Traduction : Ablemalek Sayad).

Discographie :

CD et K7 disponibles à notre connaissance :

Le fabuliste, CD, 1994.

Iya ouiyak Ahmed, K7.

Meltiyid matchfam, CD, 1996.

Tizi Ouzou (avec Nourredine ), K7, 1996.

Ya mohand emliyi (Rappelez-moi si vous vous souvenez), CD, 1997.

Idhared Ouagour (L'apparition du croissant de lune), CD, 2001.

Dha ghriv dha Varani (Il est immigré, il est étranger en Algérie et en France), K7.

Idrimen (l'argent), K7.

Taksite boumkorkor (Histoire du crapaud), K7.

Khem aboudhnek, avec Fatma Zohra, K7.

Lalla mergaza (Mademoiselle homme), K7.

Madame, encore à boire, CD.

Thamourthiw azizen, (Mon pays, ma Kabylie chérie ), K7.

Yekfa laman, (La confiance est terminée), K7.

A notre connaissance indisponible :

Thamazigth, K7, 1995.

Slimane Azem et Nourredine, K7, 1995.

Ddunit akka itelha (Ainsi va le monde), K7, 1995.

Slimane Azem, K7, 1996.

Ah ! luka atezred, K7.

Dnukni id nukni, K7, 1995.

Slimane Azem à l'Olympia (2 volumes), K7, 1996.

La plus grande partie de l'œuvre de Silmane Azem n'est disponible qu'en cassette, donc sur un support audio de faible qualité. Qui plus est, une bonne partie de celle-ci dont Thamazigth, un des sommets de son art, n'est plus disponible. Ceci est à notre avis inadmissible.

http://perso.wanadoo.fr/michel.behag...sique/azem.htm
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Anniversaire de la mort de Slimane Azem
“Algérie mon beau pays...”


“L’Algérie mon beau pays, je t’aimerai jusqu’à la mort, Loin de toi, moi je vieillis, rien n’empêche que je t’adore !” Cette complainte de feu Slimane Azem reste incontestablement l’ode la plus patriotique de toute la poésie engagée. Il y a aujourd’hui exactement 23 ans, jour pour jour, que le chantre de la chanson kabyle succombait à une longue maladie à l’âge de 65 ans.

Issu d’une famille paysanne, Slimane Lamara, comme aimaient à l’appeler les proches, n’a jamais pu cacher sa passion pour la poésie et le chant dans sa petite enfance. Bien au contraire, avant même ses dix ans, on racontait qu’il avait réussi à confectionner sa propre guitare de fortune.

Très vite, le chant et la poésie donc se sont développés chez lui en s’exerçant d’abord sur les célèbres poèmes de Si Mohand U M’hand. Il est méritoire de rappeler que la mère de Slimane Azem, Yamina El Hadj, était également une poétesse. En somme, c’est beaucoup plus de sa mère, dit-on, qui a été sa muse.

Son père Lamara était d’abord ouvrier puis boulanger avant de s’exiler dans l’Hexagone en compagnie de sa femme, en 1962. Une année après, le père du chanteur succomba à une maladie et sa mère ne revint au pays qu’en 1981.

Na Yamina mourut deux ans plus tard. Elle n’avait pas pu survivre à la mort de son enfant, Slimane, qui était décédé neuf mois plus tôt. A l’âge donc de six ans, Slimane Azem s’inscrivit à l’école du village. Son cursus scolaire n’était pas reluisant. Sa scolarisation avait duré 4 ans, mais elle était suffisante pour que le jeune Slimane puisse lire et écrire.

A 11 ans, Slimane Azem avait déjà commencé à travailler dans un salon à Staouéli.

A 19 ans, il rallia l’Angleterre. En 1940, il s’installa à Paris où il avait exercé en tant qu’ouvrier dans un camp de travail sur un chantier, puis il prit en gérance un petit café où il se produisait tous les week-end avec un orchestre amateur. C’est à cette période qu’il composa sa première chanson qui fera un tabac auprès de la communauté kabyle.


C’était “Amoh, Amoh”. Vint le mouvement national, le chanteur n’hésita à aucun moment à se rallier au parti du peuple algérien (PPA) de Messali El Hadj. Il a pris part à la majorité de ses meetings. Et c’est à cette époque-là, qu’il composa des chants patriotiques comme “Ifriquia”. Sa fibre nationaliste n’a pas été évidemment du goût des autorités françaises qui commençaient à le surveiller. “Effegh aya jrad tamurthiw” et “Yedhred wagur”, autrement dit “Sauterelles, sortez de chez nous” et “La lune apparaît” où il faisait allusion dans la première au colonisateur et dans la seconde à l’Indépendance, sont entre autres les chansons qui ont failli avoir raison de sa vie.
L’armée française avait prononcé contre lui la peine capitale, suite à ce qui était devenu à l’époque la célèbre “affaire des sauterelles”.

Parmi aussi les plus émouvantes complaintes de Slimane Azem, c’est “Arebi El Muddeber”, qui mit à nu sa profonde mélancolie et son désarroi face à la précarité et au dénuement dans lesquels vivait sa communauté en France. Et ce n’est qu’en 1970 que Slimane Azem obtint son premier disque d’or en compagnie de Nora, chez les éditions Pathé-Marconi.

Animateur, il le fut également dans l’émission radiophonique “Kabylie, mon beau pays”, avec le regretté Hamid chez Radio Paris. En 1977, Azem travailla avec cheikh Nordine, dans une autre thématique, celle des sketches où il met en branle les différentes facettes de la vie sociale.

Et c’est au mois de juin de la même année que Slimane Azem fit ses adieux à la scène.

60 ans plus tard, il rendit l’âme.


Il fut enterré au cimetière de Moissac, dans le sud-ouest de la France. 23 ans après sa mort, Slimane Azem, le père spirituel de la chanson engagée mérite qu’un autre regard de l’histoire soit posé sur lui. Lui qui n’a jamais cessé de chanter son algérianité et son patriotisme. “Nous ne t’oublierons jamais, quel que soit notre triste sort !”. Da Slimane, ton hirondelle survole toujours les cieux de la Kabylie.

Idir Lounès


http://www.depechedekabylie.com/read...98&ed=MTEwOQ==
28.1.2006
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