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Vieux 08/06/2011, 22h09
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Par défaut Album : La Feuille blanche (Tawriqt tacebḥant) [FR]

La feuille blanche

Je me suis réveillé tôt le matin,
Décidé à écrire
La feuille vierge m’attendait
Qu’allais-je lui raconter?
J’avais peur de m’y mettre
Et que la raison ne soit pas au rendez-vous
Peut-être espère-t-elle un arbre
Pour qu’elle puisse s’y adosser

La feuille blanche reste figée
L’encre ne voulant la noircir

Car comment décrire
Un présent reniant le passé
Car comment décrire
Un présent renie par le passé

Vers la mi-journée
J’ai repris mon crayon
Je scrutais la feuille et la guitare
Allais-je écrire, composer ?
Les cordes ne voulaient pas vibrer
D’une mélodie tant espérée
Les murs ne me renvoyaient
Que l’écho de mes vieilles chansons

La feuille blanche reste figée
L’encre ne voulant la noircir

Car comment s’exprimer
Lorsque le crayon triste pleure
Sur la guitare jadis mélodieuse
Les cordes vibrantes de tristesse pleurent

Le soir, en retournant
Vers cette feuille qui m’attendait
Je cherchais en vain
Ces mots qui m’ont abandonné
Je les ai appelés avec ma guitare
Ils m’ont dédaignés
La nuit s’appesantissait sur moi
Une nuit annonçant une longue veille

La feuille blanche reste figée
L’encre ne voulant la noircir

A quoi bon veiller
Les mots ne me parlent plus
Je lutte pour que m’emporte le sommeil
Les mots vont à l’encontre de ma raison

Je crois avoir finalement compris
Pourquoi la situation est confuse
Dès que je veux me mettre à écrire
Ma raison bat la campagne
Entraînée par des tourments
Ressentant une pièce qui manquait
Comment supporter la douleur de savoir malade
L’un des doigts de sa main ?

La feuille blanche reste figée
L’encre ne voulant la noircir

Trompés par les temps
Les mots ont déserté la parole
Le temps est trompeur
Attendons des jours meilleurs

J’allais sortir, résigné
La raison continuait de m’ignorer
Je me retourner, portant
Pour contempler cette feuille blanche
J’y ai trouvé disposés les mots
De tout ce que je viens de décrire
Ressemblants à des hirondelles
Sur un fil perchées


La feuille blanche est enchevêtrée
Noircie par l’encre

Lorsque on ne sait plus que dire
Le poème nous fait nous souvenir
Lorsque nous nous mettons à oublier
Le poème est là pour nous réveiller


Traduction : Tarik Ait Menguellet

Dernière modification par Icerfan 08/06/2011 à 22h23