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Vieux 08/06/2011, 22h35
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A Dda Yidir

Rapproche les tisons du brasier
Le feu est patient
Il ne demande qu’à grandir
Les bois ressent la brûlure
Impuissant
Les trahisons lui interdisent tout recul
Consumé, il devient cendre
Il rejoint les champs
Engrais pour de nouveaux arbres

Ô dda Ydir
Du plat nous faisons des ravins
Ceux qui chutent nous les y précédons
Nous nous surpassons dans le pire

Ô dda Ydir
Nous n’évoluons qu’à reculons
Incapables de bien faire
Adeptes de ce qui nous détruit

Ô dda Ammar
Notre conduite est désastre
Nous mène aux pires impasses
Que nous oublions en en sortant
Même en choisissant
Nous tombons sur le mauvais voisin
Nous cherchons qui nous en libèrera
Et aussitôt libres, nous lui en voulons
Nos choix
Deviennent épines
Précédant nos pas
Mais cultivons toujours l’oubli

Ô dda Hammou
Pourquoi ce refus de guérir
Ni paralysés, ni animés
Nos rêves se soldent par des cauchemars
Et le mauvais sort
De génération à une autre nous attend
Ne voulant nous oublier
Se sentent bien en nous
La couche est douce
Nous lui faisons son lit
Insatiable il nous dévore
Assoiffé, de nous il s’abreuve

Ô dda Achour
Nous mourons sans arrêt du destin
Nous prêtons le flanc aux trahisons
Et dupés par le premier venu
Nous ne savons que dire
Qui nous préservons nous fait du tort
A force d’être désemparés
Nous égarons le bons sens
Nous vivons sous l’arbitraire
Nous avons eu raison
De rivières en crue
Et un ruisseau nous a emporté

Ô dda Youcef
Quand nous nous croyions arrivés
Notre page était déjà tournée
Devant nous enlevée par le vent
Les uns meurent
Les autres héritent au grand jour
Eliminent tout obstacle
Et ne reste que l’orphelin en larmes
Le compte est clos
Le meilleur, le rusé l’a pris
Ne nous reste qu’une colline ou deux
Et le mauvais sort à nous partager

Ô dda Kaci
Même si las de questionnement
Pourquoi ne veut pas s’éteindre
Notre ami, ce feu de l’été
On ne sait d’où
Commencement les fissures
Nous favorisons l’éclatement
Nos unions finissent en querelles
Cette fraternité
Prônée par chacun
Fond comme neige au soleil
Partie sans espoir de retour

Ô dda Mokrane
Les esprits s’enflamment
Les cerveaux s’émoussent
Et la raison devient soucis
Répondant aux sifflets
Sans crainte ni question
Sans certitude du chemin
Menés tel un troupeau
Piqués au vif
Aveugles même voyants
Sourds à toute vérité
Et c’est d’eux que nous espérons le salut

Ô dda Aïssa
Lorsque la paix nous sollicita
Par méconnaissance et crainte
Nous en avons fait l’ennemie
Ignorants, nous croyons
Que les chaos est aussi paix
Chaos, ce compagnon de naissance
Que nous chérissons, craignant qu’il
nous quitte

Nous l’avons comme bien
Nous l’élevons jalousement
Nous lui avons fermé les portes
Pour qu’il vive parmi nous

Ô dda Ali
On ferme toute porte qui s’ouvre
Celui qui veut nous relever
Nous le mettons à terre
Depuis toujours
Nous déjeunons de tracas
Et nous dînons de coups
Nous brisons les braves parmi nous
Quelle est l’issue
Ceux, sensés œuvrer
Inactifs, de loin attendent
Les miracles d’une bonne étoile

Traduction : Ahmed Ammour