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Vieux 08/06/2011, 22h26
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Brasseurs de vent
(Asendu n waman)


Chaque ère inflige ses sévices
Ils surviennent et se succèdent.
Un malheur nous a t-il été épargné ?
Certains se remémorent
D’autres non.
Mais la tourmente a charrié
Les uns comme les autres.
Qu’advienne le souffle salvateur
Qu’advienne notre rémission.

Charge sur charge
Le fardeau se lestera
Le commun sera précieux
Le droit chemin se révélera sinueux
Une épreuve accomplie
Nous en engendrerons une autre.

Nous compliquons l’aise
Dès qu’ils nous faut voir
Nous baissons les yeux

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
Qui exigez le fruit
Toujours hors saison
Brassez le vent
O vous qui disposez du temps
Vous ne glanez nul fruit
Ne soulagez nulle peine
Ne fructifiez que nos tourments

Ils surviennent, promettent
Adviennent, omettent
Et disent : ainsi soleil.
Un écheveau démêle
Ils en intriguent un autre.
Ces bateleurs aiguisés
Haranguent la mort

O ceux qui ils disposent du temps
Brasseurs de vent
Pour votre crépuscule
Quelle couche vous attend
Brassez du vent
O vous qui disposez du temps
Il n’y aura ni couche
Ni rédemption
Vous ne fructifiez que nos malédictions

Par la mystification et la fourberie
Maîtrisez la horde
Parsemez alors l’intrigue
Maîtrisez la Nation
Combien même la vérité serait Une
Et que chacun se forge la sienne
Mieux vaut alors la facétie
A vos certitudes

Ce qui s’est produit
Façonné de vos mains
Rajoutant à votre avantage
Tout ce qui vous manquait

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
Sous quel spectre
Vous apparaît la vérité ?

La Vérité qui paraît comment la
Reçoivent-ils ?
Ils la perçoivent menace
Se l’arrogent, la fardent
La rajoutent aux mensonges
Déjà existants

Qui souffre de l’arbitraire
L’adopte à première occasion
Qui se targue de sagesse
S’en défait à première demande
Combien, avec les mots
Nous aimons défaire le monde
Alors que notre insanité
Etonne même les animaux.
Tous nous plaignons
La perversité de ce siècle
Mais qui veut redresser le monde
Commence par se lever

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
tant de contestataires
pour si peu de bâtisseurs
brassez du vent
O vous qui disposez du temps
enchevêtrés de toutes parts
vous ne daignez rien démêler
vous ne fructifiez que nos débâcles passés

Nous apprendrons tout
sans discernement
pour ceux a venir
nulle sente aisée
la découvrirant tout ainsi
tant l’existence est interminable
Nous ne serons plus de ce monde
Car l’existence de chacun est brève

Lorsque vous leur expliquerez
Ce qui les attend
Ajoutez l’espérance
Ainsi reverront-ils

O vous qui disposez du temps
Brasseurs de vent
Vous parodiez une histoire
Dont nous ne sommes que figurants
Brassez du vent
O vous qui disposez du temps
Déroulez votre tragédie
Vous l’interprétez à merveille
Mais quelle en sera la chute
Lorsqu’elle prendra fin.$


Traduction : Ahmed Ammour