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Vieux 08/06/2011, 22h55
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La Cause
(Sebba)


Les rêves se mirent à parler :
Nous allons te quitter, sommeil
De ceux aux cœurs purs
Nous allons t’abandonner, sommeil
Pour une période indéterminée
Nous ne supportons plus les nuits
De ceux qui poussent à la violence
Nous ne pouvons endurer des nuits
Peuplées de fer et de feu
La volonté de nuire les habitent jusque dans l’os
Leurs langues sont chargées de mauvaises intentions
Et leurs propos contiennent au venin

La jeunesse a pris la parole :
Je m’en vais te quitter, maison
Où on a été jusqu'à à miner mon berceau
Je m’en vais te quitter, maison
Où on a remplacé mes langues par les chaînes
Ma place n’est pas parmi
Ceux qui étouffent les voix de l’enfant
Ma place n’est nullement parmi
Ceux qui ont troqué la vie contre la mort
La paix les a désertés
La cupidité l’a remplacée
Et ils la distribuent en guise de nourriture

L’espoir s’est levé pour dire :
Moi aussi, je vais t’abandonner, pays
Ma part du destin s’achève
J’ai déroulé le fil
Dont je suivrai l’aboutissement
Je n’ai plus aucune compassion
Pour ceux qui ont érigé l’adversité en système
Ceux à qui on a supprimé les entraves
Et qui à présent les recherchent
Dès que parais pour qu’ils me voient
Ils se coalisent pour me briser
Je doute qu’un jour ils puissent comprendre

Le rire s’est exprimé à son tour :
Je disparaîtrai des visages
Et des cœurs où j’avais coutume de résider
Je m’effacerai des bouches
Où je ne m’incrusterai plus jamais
Je vous laisserai en face des yeux
Dont le regard fait chuter
Je vous laisserai en face des yeux
Qui vous fusilleront du regard
Les joyeux monuments ne sont plus que souvenirs
Depuis qu’ils ont associé leurs adversités
Le bon sens n’est plus de mise

La paix demande la parole :
Je suis contrainte de t’abandonner, pays
Pour qui j’ai l’âme en peine
Ils m’aiment en me comparent à une perdrix
Belle quand je leur sers de festin
Je m’en vais te laisser entre les mains
De ceux qui t’ont ôte toute valeur
Je m’en vais te laisser entre les mains
Qui détruisent sans répit
Je m’en vais te laisser en leur compagnie
Sois habile, retourne-toi sur eux
Et rends sa majesté au verbe

La sagesse avance ses arguments :
Je vous fais mes adieux, ô sages
Qui ont fait preuve de prémonition
Je m’en vais te laisser terre des aïeux
A des perturbateurs qui sèment le vent
Aucune logique n’est possible
Avec ceux qui brassent du néant
Aucune logique n’est possible
Je leur ai retiré mon apport
Aucune logique n’est possible
Raccommodée, ils la défont
Et, regrettant, ils suivent mon ombre


Traduction : Rabah Mezouane