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Icerfan 13/06/2011 10h16

Issiakhem
 
M’hamed Issiakhem


En marge du 25e anniversaire de sa disparition, M’hamed Issiakhem se voit consacrer une vaste exposition-hommage au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama) qui rassemble plus de cent toiles issues de collections publiques et privées, dont certaines n’ont jamais été montrées au public. Un livre-catalogue, A la mémoire de... M’Hamed Issiakhem, a en outre été publié à cette occasion, sous la signature de Malika Dorbani, l’ancienne conservatrice du Musée national des Beaux-Arts d’Alger, et de Djaafar Inal, grand connaisseur et l’un des plus proches compagnons de route de l’artiste.

A l’occasion de la sortie en salles de Hors la loi de Rachid Bouchareb, les 3 Cinés Robespierre de Vitry sur Seine proposaient une soirée avec une projection du film, suivie d’une discussion en compagnie des historiennes Anissa Bouayed et Ouarda Tengour. C’était en outre l’occasion de découvrir "Alger 1960", une toile de M’hamed Issiakhem restaurée par les soins de l’association Art et mémoire au Maghreb (hall du cinéma). Cette opération de restauration a été rendue possible grâce aux mécènes sollicités avec succès par l’universitaire et critique d’art Benamar Mediene.

Durant le mois de juin 2008, le village de Taboudoucht (Commune des Aghribs, Wilaya de Tizi Ouzou), a rendu hommage à un illustre enfant du pays en la personne de M’hamed Issiakhem. A l’initiative de l’association qui porte son nom, la manifestation, qui a réuni un grand nombre d’artistes peintres et de compagnons de route d’Issiakhem, fut également l’occasion d’une conférence de Benamar Mediene, d’un récital de poésie de Benmohamed et d’une projection du portrait documentaire réalisé en 1985 par Fawzi Sahraoui. Une exposition hommage a donné à découvrir les travaux des artistes participants ainsi que ceux des étudiants des Beaux-Arts d’Oran, Mostaganem, Alger et Azazga.

Son ami Kateb Yacine a déclaré l’avoir "vu, plus d’une fois, finir une toile en quelques heures, pour la détruire tout à coup, et la refaire encore, comme si son oeuvre aussi était une grenade qui n’a jamais fini d’exploser dans ses mains". Né à Taboudoucht, dans le douar des Ath Djennad en Kabylie, Mohamed, dit M’hamed, Issiakhem (1928-1985) passe son enfance à Relizane. C’est là qu’en 1943 il manipule une grenade ramassée dans un camp militaire américain, dont l’explosion provoque la mort de deux de ses soeurs et d’un neveu.
Après deux années d’hospitalisation et plusieurs opérations chirurgicales, il se voit quant à lui amputé de l’avant-bras gauche.

À la fin des années 1940, M’hamed Issiakhem s’inscrit à la Société des Beaux-Arts d’Alger. Jusqu’en 1951, l’élève du miniaturiste Omar Racim suit les cours de l’École des Beaux-Arts d’Alger avant de faire la rencontre de Kateb Yacine.
À Paris, où il retrouve l’auteur de Nedjma, M’hamed Issiakhem expose à la galerie André Maurice et entre à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris. Boursier de la Casa Velasquez à Madrid en 1962, il préfère retourner en Algérie -indépendante depuis juillet.
A nouveau en compagnie de Kateb Yacine, il rejoint le quotidien Alger républicain où il passera deux années en tant que dessinateur.

Plus tard professeur aux Beaux-Arts d’Alger et d’Oran, l’artiste a réalisé de nombreuses expositions en Algérie et à l’étranger avant de se voir décerner le premier Simba d’Or de la peinture, une distinction de l’Unesco pour l’Afrique, remise à Rome en 1980.
M’hamed Issiakhem s’est éteint le 1er décembre 1985 à Alger, des suites d’une longue maladie. "Devant sa peinture, écrit le sociologue Benamar Mediene, Issiakhem est le déconcertant, le paradoxal, l’irrévérencieux démiurge, qui, dans sa lucidité prophétique avale de la poudre à canon et allume une cigarette. L’art, pour lui, est toujours un risque qui engage l’existence même de celui qui l’assume". ("Femme sur poème", peinture de M’hamed Issiakhem, calligraphie de Kateb Yacine, photo D. R.)



Bibliographie

- Issiakhem (Beau livre)
de Benamar Mediene
(Alger, Casbah, 2007)

- Issiakhem, la face cachée de l’artiste (Oeuvre graphique)
Sous la direction de Djaafar Inal
Texte de Nadira Laggoune-Aklouche
Photographies de Boualem Hammouche
(Alger, Édition à compte d’auteur, 2007)

- Les Porteurs d’orage (récit)
de Benamar Mediene
(Croissy-Beaubourg, Aden, 2003)

- Les Jumeaux de Nedjma (récit)
de Benamar Mediene
(Paris, Publisud, 1998)

- La Peinture par les mots
de Malika Bouabdellah
(Alger, Musée national des Beaux-Arts, 1994)

- Issiakhem (Album)
(Alger, Bouchène, 1988)

- Algérie, expressions multiples (Catalogue)
(Paris, ADEIAO, 1987)

- M’hamed Issiakhem (Catalogue)
(Alger, Office Riadh el-Feth, 1986)


http://www.algeriades.com/news/previews/article541.htm

Icerfan 16/06/2011 12h32

Composition - 1966


Icerfan 16/06/2011 12h32

1985


Icerfan 16/06/2011 12h33

Rouge - 1985



Icerfan 16/06/2011 12h33

Sud - 1969


Icerfan 16/06/2011 12h35

Autoportrait - 1976




Et plus de tableaux : http://membres.lycos.fr/issiakhem/Re...ion_focus.html


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